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Boris Johnson, gloire olympique des Tories britanniques

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Serait-il l’homme de la situation pour les conservateurs britanniques ? Après s’être fait remarquer durant les Jeux Olympiques de Londres, notamment en restant coincé et suspendu, pendant quelques instants en haut d’une tyrolienne prévue pour survoler le village Olympique, le maire de Londres retrouve désormais le quotidien de sa ville et de sa mairie, après les Jeux.

Après les Jeux, le 10 Downing Street ?

L’excentrique Boris Johnson, dont les performances en termes de gestion, étaient largement attendues pendant les Jeux Olympiques, peut s’estimer heureux, la mission est accomplie. Alors que les Jeux d’été étaient largement redoutés par les Londoniens, la mairie organisatrice a su assurer le bon déroulement de ces quelques jours. Une palme particulière pourra être décernée à la mairie de Londres pour la bonne gestion des transports en commun, élément qui inquiétait particulièrement les habitants de la capitale.

De retour à la mairie, les regards se posent de nouveau sur Boris Johnson, mais désormais, c’est l’avenir politique du pays qui est en question. Pour succéder à un David Cameron en perte de vitesse et dont la côte de popularité réduit tout comme celle des conservateurs, le nom de Boris Johnson revient souvent dans les débats. Conservateur lui aussi, il a maintes fois prouvé que peu de duels politiques ne lui étaient inaccessibles.

Et pour cause, l’atout principal de Boris Johnson n’est pas tant sa verve politique ou son fin argumentaire lors des débats politiques que son allure originale et son charisme haut en couleur.<!–jolstore–>

Le trublion de la vie publique britannique

Né le 19 juin 1964 à New York, Boris Johnson est le descendant d’une famille aux multiples facettes. Français par sa mère, Turc par son arrière-grand-père, membre de la très haute bourgeoisie britannique par son père. Boris Johnson s’illustre dès son plus jeune âge et fréquente les meilleurs établissements scolaires jusqu’à la fin de ses études. Elève dans le collège britannique d’Eton, il fréquentera notamment les mêmes bancs que David Cameron.

A la fin de ses études, Boris Johnson se tourne vers le journalisme. D’abord pigiste puis chroniqueur politique, il sera propulsé sur le devant de la scène lors de ses multiples interventions télévisées. Le futur maire de Londres attire alors toutes les attentions grâce à ses sorties cultes et à son franc parler rapidement devenu légendaire.

Du journalisme à la politique

Le goût pour la politique rattrape le journaliste et dès 1997, Boris Johnson se présente aux élections législatives. Premier échec électoral. Ce n’est que quatre ans plus tard, en 2001, que ce trublion politique intègrera définitivement l’arène publique. Il entre alors à la Chambre des Communes pour la circonscription de Henley on Thoures. Une campagne qui restera dans les annales. A cette occasion, Boris Johnson n’avait pas hésité à promettre des femmes à fortes poitrines et de belles voitures aux électeurs de sa circonscription. « Si vous votez tory [conservateur], votre femme aura de plus gros seins et vous augmenterez vos chances d’acquérir un jour une BMW M3, » a-t-il promis lors d’un rassemblement à Henley.

Membre du Parti conservateur, il en devient vice-Président en 2003. Élu de l’opposition, Boris Johnson est nommé au Shadow Minister (ministère fantôme, organisation de l’opposition principale au Royaume-Uni) pour la Culture. L’année suivante, il est nommé par David Cameron au Shadow Minister de l’Education nationale.

Celui qui agace autant qu’il amuse

Attachant autant qu’agaçant, Boris Johnson choque et énerve mais n’a jamais laissé les Londoniens indifférents. Même si le pouvoir du maire de Londres est relativement restreint, Boris Johnson, en place depuis le 1er mai 2008, s’est tout de même attiré les bonnes grâces de ses électeurs en installant un large réseau de bicyclettes en libre-service. Inspiré du réseau parisien, ces vélos londoniens ont d’ailleurs rapidement été surnommés « Boris bike » par les utilisateurs ravis d’avoir un nouveau moyen de transport dans une ville engorgée et saturée quotidiennement.

Un maigre bilan qui a l’avantage de satisfaire les Londoniens qui l’ont préféré à son opposant Ken Livingstone, lors de sa réélection en mai dernier, et ce malgré la forte baisse de popularité des conservateurs.

Si ses opposants le mettent régulièrement face à un bilan mitigé en termes de délinquance et de hausse du prix des transports, Boris Johnson surfe sur la vague grâce à sa bonhommie.

Avec sa coupe de cheveux légendaire, son goût pour les femmes dont certaines histoires ont parfois fait la Une des tabloïds britanniques, Boris Johnson a réussi à se faire pardonner toutes ses erreurs. Si l’erreur est humaine, Boris Johnson n’en est que plus authentique aux yeux des Londoniens.

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