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La crise installe la prédominance de l’économique sur le politique

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Depuis la crise de 2008, l’information économique est passée progressivement d’une position secondaire voire négligée dans les médias, à la première place.

L’économie à la « Une »

Il suffit pour s’en convaincre de pointer les titres de « Une » des grands quotidiens, ou encore les sujets d’ouverture des « 20 Heures ». Sur les douze derniers mois, en incluant la campagne pour l’élection présidentielle et les élections législatives, les sujets liés à l’économie ont occupé une place plus que prépondérante. Les politologues ont unanimement reconnu que la campagne présidentielle avait été quasiment exclusivement consacrée aux sujets économiques, prouvant à quel point économie et politique sont désormais indissociables.  

Tout est économie, à commencer par la politique

Nier, aujourd’hui, en 2012, après quatre années de crise majeure qui seront indubitablement suivies par plusieurs autres années difficiles encore, peut-être, des décennies, que l’économie n’est pas le cœur de l’actualité politique, le noyau, le centre, le moteur, serait nier la plus criante des évidences

L’action du gouvernement de Jean-Marc Ayrault est ainsi analysée, suivie, louée, critiquée, à 90 %, sur son action économique. En toute bonne foi, essayez de lister ce qui, depuis le changement de majorité, a été annoncé comme décision politique, qui ne serait pas d’abord économique ? En faisant rapidement l’exercice, à part le projet de suppression des peines planchers prononcées pour les récidivistes, ou l’adoption d’une loi autorisant le mariage homosexuel, tout le reste est « éco ».

Même les thèmes sociétaux ont une dimension économique majeure 

Et encore : la suppression des peines planchers vise aussi à désengorger les prisons, qui ont atteint au mois de juin dernier leur taux de remplissage record. C’est une mesure d’économie qui ne dit pas son nom. Le nouveau gouvernement a annoncé ne pas souhaiter continuer le plan de construction de nouvelles prisons aussi bien pour des raisons dogmatiques…qu’économiques.

Quant à l’adoption d’une loi visant à autoriser le mariage homosexuel, s’il s’agit de faire reconnaître par la loi des situations de fait, la loi ne va pas contribuer à les créer mais bien  créer des conséquences juridiques, essentiellement… économiques, pour les contractants ! Fiscalité, successions etc… le mariage homosexuel est d’abord destiné à créer un nouveau cadre juridique donc économique à ceux qui le choisiront, plutôt que le concubinage ou le PACS qui ne produisent pas les mêmes effets.

Le tout-économique, un garde-fou pour le politique ? 

Impossible donc désormais de faire de la politique politicienne, en faisant des promesses intenables, ou en annonçant des mesures irréalistes. L’homme politique aura désormais une calculette dans la main en permanence. Pas un discours, pas une annonce, ne saurait se faire sans un chiffrage précis des mesures proposées ou décidées. 

La fusion inéluctable entre le politique et l’économique

 Désormais, la politique cède la place à la « politiéconomie », ou tout autre néologisme que l’on voudra bien inventer pour définir cette fusion inéluctable entre le politique et l’économique, dictée tant par les évènements que par le bon sens.

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