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«La Vierge, les coptes et moi»: une fable égyptienne

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Tout commence avec une cassette vidéo. Un Noël en famille, Namir Abdel Messeeh, Egyptien d’origine copte, réalisateur et acteur principal de son propre film, regarde, perplexe, les membres de sa famille s’interroger sur la présence, ou non, de la Vierge Marie sur la bande d’une vidéo amateur tournée à Assiout, en 2000.

Pour ou contre l’apparition de la Vierge ?

Finalement, au bout d’un certain temps d’observation, Siham, la mère de Namir, hurle. Elle vient d’apercevoir les traits de la Vierge. Namir, lui, ne voit rien.

Et pourtant, c’est cette apparition à laquelle il ne croit pas qui va le mener vers les aventures qui sont au cœur de son premier long métrage, La Vierge, les Coptes et moi.

Namir veut réaliser un film. Il ne sait pas vraiment de quoi il veut parler, ni comment il veut le faire. Il aimerait parler de cette Egypte dans laquelle il a grandi et qu’il a quittée pour rejoindre ses parents, à l’adolescence. Il aimerait également parler des Coptes, cette communauté chrétienne, la plus grande du Moyen Orient, dont on parle peu, si ce n’est lorsque leurs églises sont attaquées. Et puis, bien sûr, cette mystérieuse apparition de la Vierge.

Namir part alors à la recherche de témoins de cette scène dans son pays natal. Pendant son voyage, il est accompagné, par téléphone, de son producteur, sceptique sur le projet de son jeune réalisateur et qui finira par le lâcher ainsi que de sa mère, via Skype, fermement décidée à prendre les projets de son fils en main, tellement décidée qu’elle finira par le rejoindre.

Avec beaucoup d’humour, Namir Abdel Messeeh offre un film qui tient plus du documentaire, voire du « rush de tournage », que d’une comédie en soit.

L’Egypte chrétienne et musulmane

On y voit tout, dans un ordre qui ne semble pas toujours vraiment réfléchi, et pourtant… Le Caire, sans la place Tahrir et sans la révolution mais avec ses chauffeurs de taxis et leurs chapelets appropriés, chrétiens ou musulmans, accrochés aux rétroviseurs. On y voit des églises et des mosquées qui cohabitent, autant que possible.

On y voit également un village, une famille au naturel criant, c’est celle de Namir et, lorsqu’il filme, sa grand-mère et la multitude de ses oncles, tantes et cousins ne savent pas, la plupart du temps, qu’ils apparaîtront sur un écran de cinéma.

Quand l’Egypte se retrouve autour de la Vierge Marie

[image:2,s]Finalement, on voit aussi la Vierge Marie. Celle qui a été vue par autant de chrétiens que de musulmans lorsqu’elle est apparue devant une foule d’Egyptiens, à Assiout. Quelle étrangeté de voir les Egyptiens se retrouver en frères autour du souvenir emblématique de la Vierge Marie, mère de Dieu pour les chrétiens, sainte et mère parfaite pour les musulmans.

Tout au long du film, la caméra de Namir croise des Egyptiens qui ont vu et croient, d’autres qui n’ont pas vu et croient tout de même, et puis d’autres, encore, qui n’ont pas vu et crient à la manipulation.

Mais finalement, qu’importe. « Il y a des gens qui la voient, il y a des gens qui ne la voient pas. Il y a peut-être un message dans tout ça, » conclurait Siham.

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