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Souvenirs de Lady Di, l’icône des années 80

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Il y a quinze ans, le 31 août 1997, le monde découvrait à son réveil l’inimaginable nouvelle: Diana est morte. A 36 ans, la princesse de Galles, victime d’un accident de voiture dans un tunnel parisien, avait succombé à ses blessures.

La disparition de la jeune femme, la femme la plus photographiée du monde, allait causer une émotion sans équivalent aux implications considérables : même l’immuable reine Elizabeth II serait forcée d’en tirer les conséquences et la famille royale britannique – son rapport à ses sujets et au vaste monde – s’en retrouverait changer à jamais.

Quinze ans plus tard, les admirateurs de la princesse n’ont pas oublié et certains continuent à fleurir la flamme de la Liberté, mausolée improvisé, qui surplombe le tunnel de l’Alma à Paris. L’héritage de Lady Di, c’est aussi le souvenir de son mariage avec Charles, prince de Galles, dont sont nés ses deux fils, William et Harry, qui incarnent désormais l’avenir de la monarchie britannique. Et puis le souvenir de la Diana flamboyante, véritable icône des années 80… 

Extraits de William fils de Diana – la vie d’un prince de Franck Guillory

Le plus extraordinaire dans l’histoire du mariage de Charles et Diana, ce ne sont sans doute pas les difficultés qu’ils ont traversées, les incompatibilités de personnalité ou les tentations extérieures auxquelles l’un, comme l’autre, succomberont. Pas non plus leur séparation, ni même le divorce qui en suivra. Le plus frappant demeure le fait qu’ils soient parvenus pendant si longtemps à sauver les apparences.

L’annonce officielle de leur séparation en décembre 1992 interviendra près de 10 ans après les premiers signes d’un échec insurmontable de leur mariage. A y regarder de près certaines photos ou encore les rushes non diffusés dont regorgent les archives télévisuelles, ces moments qui précèdent ou suivent l’entrée en scène de ces deux-là, on perçoit très tôt une tension, une tension qui, avec le temps, deviendra malaise puis profond malaise jusqu’à ce que chacun des deux époux ne puissent tout simplement plus supporter la proximité physique avec l’autre. Mais, pour un temps, dans la deuxième moitié des années 80, le prince et la princesse de Galles forment un duo incomparable, le plus grand show au monde.

Un duo certes, mais un duo dont l’atout majeur est incontestablement Diana. Celle qui charme les foules, a conquis l’opinion, envouté les médias, c’est elle, et seulement elle. Mère de deux enfants, femme du futur roi d’Angleterre, elle prend une extraordinaire confiance en elle. Souffrant en privé de sa solitude, du peu d’intérêt que lui porte son mari, elle cherche, déjà, par tous les moyens à obtenir l’approbation de l’opinion publique. Même s’il ne s’agit pas encore pour elle de défier son mari mais, au contraire, de le reconquérir, ou plutôt de le conquérir pleinement.

Diana commence par opérer une transformation physique. Grande et athlétique comme un top model, le port altier, elle peut tout se permettre.

Le 6 novembre 1984, lors de la séance inaugurale du parlement, sa nouvelle coiffure très année 1940, les cheveux plus courts relevés en choucroute et tenus par les peignes, a fait sensation. Elle a soufflé la Une des journaux à la reine, qui s’était, elle, contentée, comme chaque année, de lire d’un ton monocorde et en tenue d’apparat, le programme de réformes du gouvernement. Pour Tina Brown, ancienne rédactrice en chef de Vanity Fair et auteur de Diana, chronique intime, « L’image de l’Angleterre dans les années 80 était portée par trois divas internationales : le premier ministre Margaret Thatcher, Joan Collins, starlette du cinéma devenue superstar de la télévision avec le feuilleton Dynasty, et Diana, princesse de Galles. »

Diana laisse éclater sa véritable nature de star, des dons naturels. Les vivats et les applaudissements, elle adore ça. Naturellement, elle s’intègre parfaitement à son époque. Une jeune femme des années 80, cette décennie un peu à part, où les excès de la mode ou de la musique s’efforcent d’éloigner, ou de masquer, les nuages sombres qui s’accumulent, une époque où il reste des choses à découvrir, où le monde grandit encore avant de durablement rapetisser. Mais aussi, le temps des arrivistes et de l’argent-roi.

Le sommet de sa métamorphose se produit le 9 novembre 1985. Diner à la Maison Blanche. Le prince et la princesse de Galles sont les invités d’honneur d’un acteur de cinéma devenu président des Etats-Unis et de son ex-starlette de femme, Ronald et Nancy Reagan. Alors que le tout-Washington s’est déplacé pour l’événement de la saison, Diana rêve de danser avec John Travolta. A la fin du repas, la Première dame s’approche de l’acteur et lui demande s’il accepterait de satisfaire ce désir princier. Honoré par tant d’attention, le héros de La fièvre du samedi soir et de Grease s’exécute et entraine son Olivia Newton-Jones d’un soir dans un rock endiablé. L’image fait le tour du monde et reste une des plus célèbres de l’histoire : Diana virevolte dans une robe longue de velours bleu nuit signée par le couturier britannique Victor Edelstein, l’orchestre de la Marine joue You’re the one that I want… Ooh, ooh, ooh !

La princesse de Galles impose son style et devient une véritable icône de mode. Avec une approche toute professionnelle, elle se fait, en quelque sorte, l’ambassadrice de la jeune garde de la mode britannique : parmi ses favoris, Victor Edelstein, mais aussi Catherine Walker ou Bruce Oldfield, son premier choix dans le mois qui avait suivi son mariage. De cette manière, elle apporte un soutien sans égal. C’est l’époque des épaulettes, des robes en lamée, des strass et des paillettes. Elle donne le ton et est copiée. Joan Collins elle-même a avoué qu’elle s’inspirait de ses tenues pour les costumes d’Alexis, son personnage dans Dynasty. En 1985, lors d’un diner de charité à Londres pour Barnardo’s, association d’aide aux enfants en difficulté, les deux divas se rencontrent pour la première fois. Joan Collins reste fascinée, tant « elle était si ravissante, si grande et avec d’incroyables yeux bleus perçants ».

Le lendemain, Diana devient, pour la presse, Dynasty Di. La princesse de Galles fricote avec la reine d’Hollywood… En réalité, son job, c’est un pour cent de glamour et 99 pour cent de misère. Pour chaque rock avec Travolta, une douzaine de visites dans des centrales électriques, des usines ou des agences pour l’emploi.

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