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Barack Obama répond aux internautes

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Conquête spatiale et espace web

Pensez-vous à augmenter les fonds attribués au programme spatial ?

Barack Obama : Pour mon administration, faire en sorte que nous soyons toujours à la pointe du domaine de l’exploration spatiale est une grande priorité. Le décès de Neil Armstrong cette semaine nous montre à quel point notre programme spatial a été source d’émerveillement et d’inspiration par le passé. La sonde Curiosity qui s’est posée sur Mars, elle, nous rappelle tout ce qu’il reste à découvrir. La clé, c’est de s’assurer que nous investissons suffisamment dans la recherche de pointe pour passer un nouveau cap. Tout en continuant à travailler sur la station spatiale internationale, nous nous concentrons sur une mission vers un astéroïde afin, à terme, de lancer un vol habité vers Mars.

Nous savons ce que pensent les républicains de la liberté sur Internet. Et vous?

Barack Obama : Je sais que la liberté sur Internet vous est très chère. C’est également mon cas. Nous nous battrons vigoureusement pour nous assurer qu’Internet demeure ce lieu d’échanges ouvert à tous – aussi bien pour l’expression d’idées que pour la création d’entreprises. Et bien qu’il y aura sans doute des désaccords quant à certains détails législatifs, je ne m’écarterai pas de cette ligne directrice. Et cela se reflètera dans le programme.

Qui est votre joueur de basket préféré ?

Barack Obama : Michael Jordan. Je suis un supporter des Bulls.

Les petites entreprises choyées

Que comptez-vous faire pour aider les petites entreprises en 2013 et en 2014 ? Quelles lois allez-vous faire voter pour elles sur cette période ?

Barack Obama : Nous avons vraiment mis l’accent sur cette question depuis mon entrée en fonction – avec notamment 18 différentes réductions d’impôts, et l’accès facilité aux financements issus du Small Business Act. À l’avenir, je veux maintenir les impôts à un faible niveau pour les 98% de petites entreprises qui ont 250 000 dollars ou moins de revenus, faire en sorte qu’elles accèdent encore plus facilement aux financements et favoriser leurs opportunités d’exporter. Et nous mettrons en place le Jobs Act, que j’ai récemment signé et qui permettra aux start-ups d’accéder à une foule de financements et de réduire leurs charges fiscales au moment du lancement.

Que vous gagniez ou que vous perdiez, quelle est la première chose que vous ferez le 7 novembre ?

Barack Obama : Que je gagne ou que je perde, je remercierai avant tout tous ceux qui travaillent si dur, et en particulier les bénévoles, qui travaillent sur le terrain partout dans le pays et les formidables jeunes gens de nos bureaux de campagne.

Quelle est la décision la plus difficile que vous ayez dû prendre au cours de votre mandat ?

Barack Obama : D’avoir dû envoyer davantage de troupes en Afghanistan. Lorsque vous envoyez nos braves hommes ou femmes dans la bataille, vous savez que tous ne reviendront pas à la maison, et cela vous pèse. Certes, cela nous a permis de briser l’élan des talibans et de préparer la transmission du pouvoir aux Afghans. Alors, cela compense l’envoi de ces renforts, puisque nous serons partis en 2014. Mais tout de même. Quand vous pensez aux héros qui tombent au champ d’honneur, vous n’oubliez pas.

Lutte contre le pouvoir de l’argent

Que comptez-vous faire pour contrer l’influence corruptrice de l’argent en politique ?

Barack Obama : L’argent a toujours eu un rôle important en politique, mais, depuis quelques années, nous assistons à des phénomènes nouveaux, avec le flux incontrôlé de chèques, plus ou moins trouble, en provenance des super-PACs (officines autorisées à collecter et à verser des fonds de manière illimitée en politique, mais théoriquement pas à des candidats en campagne. La pratique est bien entendu toute différente). A long-terme, ils risquent de submerger le processus politique et de noyer la voix des citoyens ordinaires.

Il faut avant tout faire passer le Disclose Act (loi de divulgation), qui a déjà été écrit et qui a été demandé par le Congrès, qui permettrait au moins de savoir qui donne à qui. De plus, il faut également interdire le bundling (pratique qui consiste pour un individu à contourner les limitations du montant des dons individuels à une campagne en versant de l’argent à plusieurs autres individus qui seront chargés de le transmettre). A plus long-terme, je pense que nous devrions demander une révision constitutionnelle afin d’abroger la décision Citizens United (qui permet aux entreprises de financer les campagnes). Même si celle-ci est amenée à échouer, elle permettrait au moins de dévoiler au grand jour le phénomène des super-PACs et de faire pression.

Alors, quelle est la recette de la bière de la Maison Blanche ?

Barack Obama : Elle va bientôt être dévoilée ! Et, de mon expérience, je peux vous dire qu’elle est savoureuse.

Un appel aux jeunes : patience

J’ai récemment obtenu mon diplôme de droit. Et, bien que je sorte d’une des meilleures écoles, je me retrouve au chômage, avec en prime le fardeau de ma dette étudiante. Bien que je sois sûr que mes perspectives vont s’améliorer avec le temps, il est difficile d’être optimiste quant à l’avenir, sachant que ma capacité à vivre une vie pleine – mener une carrière épanouissante, acheter une maison, élever un jour une famille – est déjà entravée par le poids de ma dette et par les perspectives économiques peu réjouissantes pour les jeunes.

Je sais que je ne suis pas le seul à ressentir les choses de cette façon. Nous sommes beaucoup à être démoralisés. En 2008, vous avez gagné grâce aux efforts des jeunes. Nous avons travaillé pour vous, nous avons fait campagne pour vous et nous avons voté en masse pour vous. Que puis-je dire pour encourager ceux qui sont dans la même situation que moi à se manifester une nouvelle fois en novembre ? Quels espoirs pouvez-vous nous donner pour votre second mandat ?

Barack Obama : Je comprends l’ampleur des difficultés que subissent les jeunes diplômés. Vous avez raison : ce n’est pas parce que vos perspectives à long-terme sont réjouissantes que cela vous aide à court-terme. De toute évidence, les mesures que nous avons prises commencent déjà à aider les jeunes au début de leur carrière. Grâce au Health Care Act, vous pouvez désormais rester sous le régime de santé de vos parents jusqu’à vos 26 ans. Grâce à notre loi sur les prêts étudiants, nous réduisons le fardeau que les jeunes ont à porter. Mais la clé de votre avenir, et de notre avenir à tous, c’est une économie qui se développe et qui créé des emplois solides pour la classe moyenne – et c’est pourquoi le choix que vous ferez dans cette élection est si important.

Nos adversaires ont deux idées pour relancer la croissance : davantage de réductions d’impôts pour les plus riches – financées grâce à l’aggravation du fardeau fiscal de la classe moyenne et par la mise en pièces des investissements clés comme l’éducation –, et la suppression de toutes les lois que nous avons mises en place pour contrôler les excès de Wall Street et pour aider les consommateurs. Leurs idées ont déjà été essayées, elles ne marchent pas et elles ne vont faire qu’aggraver la situation économique.

Pour ma part, je veux continuer à promouvoir l’industrie de pointe qui nous permettra de faire revenir nos emplois aux États-Unis, continuer à promouvoir la production d’énergie 100% américaine (y compris solaire et éolienne), continuer à investir dans l’éducation et à rendre plus abordable l’Université, continuer à rénover nos infrastructures, investir dans la science et enfin réduire notre déficit en réduisant prudemment nos dépenses et en augmentant les impôts de ceux qui gagnent plus de 250 000 dollars par an.

Je ne promets pas que cela résolve tous nos problèmes dans l’immédiat, mais mes plans jetteront les fondations d’une croissance de long-terme qui bénéficiera à votre génération et à celles à venir. Donc, ne vous découragez pas. Nous n’avons pas de solution pour nous en sortir du jour au lendemain, et nous ne nous en sortirons pas du jour au lendemain, mais nous faisons des progrès et, avec votre aide, nous en ferons encore.  

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