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Le beau-frère de Kadhafi a été livré aux autorités libyennes

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Le très recherché Abdallah al-Senoussi a bien été livré aux autorités libyennes. L’ancien chef des renseignements libyens et beau-frère de Mouammar Kadhafi, est arrivé sur le sol libyen, mercredi 5 septembre, en provenance de Mauritanie, pays qui a finalement décidé de l’extrader.

Incarcéré dans une prison de Tripoli

Après une visite médicale et un interrogatoire, Abdallah al-Senoussi aurait été incarcéré dans un complexe pénitentiaire de Tripoli, dans lequel réside également l’ancien dignitaire du régime Al-Baghdadi Al-Mahmoudi.

Abdallah al-Senoussi est accusé par le nouveau régime d’avoir commandité les premières répressions qui ont déclenché la révolution libyenne, au printemps 2011. Il est également recherché par la Cour pénale internationale depuis la diffusion d’un mandat d’arrêt international, le 27 juin 2011, pour « meurtres et persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité ».

Extradé par la Mauritanie

Après avoir fui la Libye, Abdallah al-Senoussi a été arrêté le 17 mars dernier en Mauritanie. Il cherchait à entrer dans le pays sous une fausse identité. Interpellé à Nouakchott, il a ensuite été placé en détention dans l’attente de son jugement en Mauritanie, ce qui lui a donné une protection diplomatique de quelques mois.

Après plusieurs demandes d’extradition de la Libye au gouvernement mauritanien, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait finalement déclaré, le 6 août dernier que l’ancien responsable libyen ne serait pas extradé tant que la Libye ne donnerait pas certaines garanties nécessaires à la Mauritanie.

« Cela ne se fera pas sans des garanties », avait déclaré le Président, affirmant avoir « un devoir moral vis-à-vis de cet homme ».

Le troisième homme de la chasse aux sorcières libyenne

Désormais, sur le territoire libyen, la Libye compte bien se charger du procès de l’ex-chef des renseignements, dans une logique de chasse aux sorcières du régime de Mouammar Kadhafi. La Libye a déjà entamé le procès de Bouzid Dorda, ex-chef des renseignements extérieurs, le 28 août dernier. Abdallah al-Senoussi sera sans doute le prochain sur la liste.

Sur le territoire, l’ancien Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi et le fils de l’ancien leader libyen, Saïf al-Islam Kadhafi, attendent également d’être conduits devant la justice de leur pays.

Recherché par la Cour pénale internationale et par la France

Pourtant, la Libye devra encore convaincre La Haye de la laisser se charger de ce procès. Comme le précise un communiqué d’Amnesty International, « le mandat d’arrêt de la CPI pour al-Senoussi est toujours en vigueur et la Libye a l’obligation de le remettre sans délai à La Haye ».

Pour la Cour Pénale internationale, comme pour l’ONG de défense des droits de l’Homme, les crimes des personnalités que la Libye cherche absolument à juger sont encore vifs dans les esprits et Amnesty International met en garde contre un « procès inéquitable ».

Pour sa part, la Cour pénale internationale a indiqué, mercredi 5 septembre, ne pas avoir encore reçu d’information officielle concernant l’extradition d’Abdallah al-Senoussi.

Autre charge pesant contre l’ancien dirigeant libyen, Abdallah al-Senoussi est également recherché par la France pour l’attentat contre un avion d’UTA qui a coûté la vie à 170 personnes parmi les passagers et les membres d’équipage le 19 septembre 1989.

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