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Les Pays-Bas délaissent les extrêmes au profit de l’Europe

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Un scrutin européen s’ouvre aux Pays-Bas, mercredi 12 septembre. À l’occasion des législatives anticipées, les Néerlandais sont invités à renouveler les membres de leur Parlement qui déterminera la constitution du nouveau gouvernement, le précédent étant démissionnaire depuis avril dernier.

La zone euro au cœur du scrutin néerlandais

Au cœur des enjeux de ces élections : les problématiques relatives à la crise de la zone euro qui font le quotidien de l’Union européenne. Et pour proposer un mode opératoire aux Pays-Bas, cinquième économie de la zone euro, quatre partis principaux sont en lice.

Parmi eux – et bien que l’opinion publique néerlandaise soit particulièrement défavorable à l’Union européenne -, il semble que les électeurs accordent particulièrement leur soutien à deux partis pro-européens.

Selon de récents sondages, les libéraux du VVD, parti du Premier ministre sortant Mark Rutte, seraient au coude à coude avec les travaillistes du PvdA de Diederik Samson. Les premiers recueilleraient 33 à 34 sièges sur 150 tandis que les seconds obtiendraient 29 à 32 sièges à l’issue du scrutin.

Un sondage IpsosSynovate, publié quatre jours avant le scrutin révèle pour sa part que les deux principaux partis obtiendraient chacun 35 élus.

Derrière eux, les socialistes (SP) d’Emile Roemer, opposés à l’Union européenne sont crédités de 22 à 26 sièges et finalement, le parti d’extrême droite de Geert Wilders obtiendrait un peu plus de 20 sièges.

Avec ou sans l’Union européenne ?

À l’origine de ces élections anticipées : un débat qui a opposé en avril dernier les forces en présence au gouvernement et à l’Assemblée concernant les restrictions budgétaires imposées par l’Europe.

Le gouvernement de Mark Rutte s’est alors opposé à son allié d’extrême droite à l’Assemblée, Geert Wilders. Un débat qui se poursuit toujours puisqu’aujourd’hui, la question qui divise les partis politiques est : faut-il, ou non, respecter les règles imposées par Bruxelles ? Faut-il sortir de l’Union européenne ?

Dans un pays largement défavorable à l’intégration européenne, il semble pourtant que la raison se soit emparée des électeurs. Mais si les deux favoris du scrutin se posent en défenseurs de l’UE, l’opposition est farouche et pourrait, alors qu’il y aurait encore 50% d’électeurs indécis, faire basculer le résultat.

Les extrêmes en perte de vitesse

À la gauche de la gauche, les socialistes d’Émile Roemer avaient pourtant bien démarré la course. Au coude à coude avec les Libéraux en début de campagne, ces socialistes de la gauche dure, farouchement hostile à l’austérité, ont perdu de leur vitesse, en raison, notamment, des piètres prestations de leur leader sur les plateaux de télévision.

À la droite de la droite, Geert Wilders envisage une sortie de l’Union européenne et un abandon de l’euro. Sa légère descente dans les sondages est également le témoin de l’intérêt de plus en plus grand des Néerlandais pour les questions européennes. Bien que défavorables à l’intégration, les Pays Bas semblent, dans ce scrutin, résignés à se préoccuper des questions budgétaires et de réduction de déficit.

L’austérité des libéraux contre la croissance des travaillistes

C’est sur cette question que les deux favoris devraient d’ailleurs s’opposer une fois les deux formations élues au Parlement.

Afin de former un gouvernement de coalition, les deux partis devront sans aucun doute faire des concessions sur des sujets qui les opposent radicalement.

L’objet de ces débats sera de savoir comment réduire le déficit des Pays-Bas, comment répondre aux exigences de Bruxelles, comment s’engager au sein de l’Union européenne.

En termes de réduction du déficit, les libéraux semblent déterminés à ramener la dette publique en dessous de la barre des 3%, imposée par Bruxelles, en 2013 et ce, à grands coups de coupes budgétaires, de réduction du nombre de fonctionnaires et de réduction de l’aide allouée aux pays en voie de développement.

Encore 50% d’indécis

Un programme sous le signe de l’austérité, qui va à l’encontre des mesures proposées par les travaillistes. Peu préoccupés par les exigences de Bruxelles, les travaillistes veulent rééquilibrer le budget en 2017. Pour ce faire, et tout en relançant la croissance, les travaillistes veulent économiser en taxant les riches et le secteur financier.

Le soutien aux économies malades de l’Europe entrera également dans le débat. Alors que les libéraux excluent fermement un éventuel troisième plan de sauvetage pour la Grèce, les travaillistes se montrent plus mesurés.

Une coalition dite « violette », qui associera libéraux et travaillistes, se profile aux Pays Bas. Reste que ces 50% d’indécis peuvent véritablement changer le cours des résultats.

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