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Alors que le film américain « L’Innocence des musulmans » attise toujours une haine vivace à l’égard de l’Occident au Moyen-Orient et que de nouvelles craintes sont suscitées par la publication, mercredi 19 septembre, de caricatures du prophète Mahomet par l’hebdomadaire Charlie Hebdo, les menaces anti-blasphème proférées par une frange du monde musulman prennent un nouveau tournant.
La tête de Salman Rushdie vaut 3,3 millions de dollars
Le Britannique Salman Rushdie, auteur des très controversés « Versets sataniques » et poursuivis par une « fatwa » depuis la parution de son ouvrage en 1989, est de nouveau menacé par l’Iran.
La prime iranienne pour tuer Salman Rushdie a été augmentée, dimanche 16 septembre, de 500 000 dollars, quelques jours après le début des émeutes qui embrasent toujours le Moyen-Orient. La Fondation du 15 Khordad, l’organisation religieuse à l’origine de la fatwa, a déclaré que le montant de la prime offerte à celui qui tuerait l’auteur britannique était désormais de 3,3 millions de dollars.
Selon le chef de l’organisation proche du pouvoir iranien, sans ces « Versets sataniques », il n’y aurait peut-être jamais eu « L’Innocence des musulmans », le film jugé islamophobe par la communauté musulmane.
Poursuivi par une fatwa depuis vingt-trois ans
L’occasion est alors parfaite pour relancer une fatwa vieille de vingt-trois ans. Décrétée en février 1989 par l’ayatollah Khomeiny, l’ordre d’exécution de l’écrivain a été en vigueur jusqu’en 1998, année durant laquelle le gouvernement du président Mohammad Khatami a promis au gouvernement britannique, avec qui il était en froid depuis l’annonce de la fatwa, de ne rien faire pour que ces menaces soient exécutées. Quelques années plus tard, le successeur de l’ayatollah, Ali Khamenei a, en 2005, relancé cette fatwa en réaffirmant le côté blasphématoires des « Versets sataniques ».
Cette dernière déclaration a ensuite été reconfirmée par le président Mahmoud Ahmadinejad en 2007.
Salman Rushdie publie ses mémoires
« Tant que l’ordre historique de Khomeiny de tuer l’apostat Salman Rushdie […] n’aura pas été exécuté, les attaques comme celle de ce film offensant le prophète se poursuivront », a déclaré l’ayatollah Hassan Sanei, chef de l’organisation du 15 Khordad, dans un communiqué de presse.
« L’ordre de tuer Rushdie avait été donné pour éradiquer les racines de la conspiration anti-islamique, et il serait très approprié de l’exécuter en ce moment. C’est pourquoi j’ajoute 500 000 dollars à la récompense pour tuer Rushdie », a ajouté le directeur.
À 65 ans Salman Rushdie, qui vient de publier un nouvel ouvrage, mardi 19 septembre, vit dans la clandestinité depuis 1989. Dans son dernier livre, « Joseph Anton », l’écrivain britannique d’origine indienne raconte ses mémoires et ses années à vivre sous la menace d’un assassinat.
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