Site icon La Revue Internationale

Russie: la «marche des millions» défie Vladimir Poutine

800px-mitrokhin.jpeg800px-mitrokhin.jpeg

[image:1,l]

L’opposition veut ranimer le mouvement anti-Kremlin de mai

Des dizaines de milliers de personnes résolues à défier le Kremlin. Les leaders de l’opposition russe espèrent raviver leur mouvement anti-Kremlin, ce samedi, après un été d’accalmie. Les opposants au régime ont appelé à la mobilisation contre la répression orchestrée par le pouvoir. L’ampleur du mouvement permettra d’évaluer si le mouvement – qui a atteint son paroxysme peu avant l’investiture de Vladimir Poutine en mai – s’essouffle ou, au contraire, reste bien présent, voire s’amplifie. Pour Sergei Mitrokhin, président du parti d’opposition Yabloko : « Resserrer les vis », comme le fait l’actuel gouvernement « a l’effet inverse de celui escompté par le pouvoir et pousse la population à rejoindre le mouvement » plutôt qu’à l’abandonner. Ce qui n’empêche pas Mitrokhin de reconnaître que « certains ne viendront probablement pas » ce samedi. « Difficile à prévoir ».

La marche a été autorisée par la mairie de Moscou

La mairie de Moscou a autorisé ce mardi ce que les leaders de l’opposition appellent désormais avec espoir « la marche des millions ». Le rassemblement traversera l’avenue principale de Moscou Tverskaya Street avant de se terminer face aux murs du Kremlin. Il rassemblera toutes les mouvances opposées au pouvoir en place : libéraux, nationalistes, socialistes, anarchistes, et même des activistes de défense dse droits des homosexuels. Le parti communiste, qui bénéficie d’un socle électoral important, participera pour la première fois aux manifestations.

Le parti communiste participe pour la première fois aux manifestations

Le parti communiste a décidé de rejoindre le mouvement après que le parti présidentiel Russie Unie a engagé une action pour éjecter du Parlement et enlever son immunité au député Gennady Godkov, issu du parti de gauche Russie Juste. Russie Unie accuse Gudkov, un ancien officier du KGB et un soutien affiché du mouvement de contestation en Russie, de mener des activités commerciales que lui interdit son poste à l’assemblée. Des charges que l’homme réfute, accusant le parti présidentiel de le persécuter pour son positionnement en faveur des opposants au régime.

[image:2,l]

Le cas Godkov : un symbole

Gennady Godkov et son fils Dimitry, aussi député pour le parti Russie Juste, a riposté à ses accusations par ce qu’il affirme être la preuve de l’engagement de Russie Unie dans des activités commerciales illicites. L’éviction de Gudkov sera décidée ce jeudi par la Douma, où Russie Unie a la majorité. Oleg Kashin, un journaliste influent du quotidien Kommersant, a spéculé sur la possible prochaine exclusion de deux alliés de Gudkov à l’assemblée : « Maintenant c’est Russie Unie qui fait office de cour de justice ».

Les lois répressives se multiplient en Russie

Les deux Gudkov et leur collègue Ilya Ponomaryov ont été les principaux instigateurs d’un mouvement d’obstruction parlementaire – qui a échoué – à une loi répressive. Passée en juin, la loi a augmenté les amendes (passant à 120 roubles) pour les manifestants ayant blessé des personnes ou abîmer des biens. Les lois répressives se multiplient ces derniers mois. Les ONG russes recevant des financements sont désormais classifiées « organismes étrangers » et le réseau internet est en partie censuré. Vladimir Poutine, qui brigue un nouveau mandat, a défendu la loi internet lors d’une interview sur la chaîne – fondée par le KremlinRussia Today, la semaine dernière. Mettant  notamment en avant la protection des enfants russes contre la pornographie.

Libération des Pussy Riot : un flechissement du régime ?

Lors des manifestations de mai, plus de dix activistes ont été arrêtés et condamnés, pour certains, jusqu’à dix ans de prison. La réaction du pouvoir aux manifestations de ce samedi est imprévisible autant que l’ampleur que celles-ci auront. Toutefois, l’annonce ce mercredi par le Premier ministre Dimitri Miedvedev de la prochaine libération des Pussy Riot pourrait indiquer un relâchement de la part du pouvoir et encourager les Russes à participer. « La marche des millions » pourrait ne pas rester qu’un bon slogan.

 

Quitter la version mobile