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Shirin Neshat explore l’Iran d’hier et d’aujourd’hui

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Shirin Neshat, artiste d’origine iranienne, s’est illustrée sur la scène artistique internationale grâce à ses portraits de femmes recouverts de textes et de calligraphies farsis. La série « Women of Allah » (1994-1997), puis la vidéo « Turbulent » (1998) l’ont révélée au grand public et lui ont permis de recevoir le préstigieux Lion d’or à la 48ème Biennale de Venise.

La culture musulmane dans toute sa complexité

Shirin Neshat se détache  du regard stéréotypé que les Occidentaux peuvent parfois porter sur la culture musulmane. L’artiste l’aborde au contraire dans toute sa complexité et n’hésite pas à décrire la position de la femme au sein de la société islamique contemporaine, dans son contexte social et politique. À travers ses oeuvres, comme « Rapture » (1999) et « Women without Men » (2004), elle rend hommage au courage, à la force, à la détermintaion des ces femmes.

Extrait de l’installation vidéo Turbulent

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La richesse métaphorique de « OverRuled »

Pour sa quatrième exposition personnelle à la galerie Jérôme de Noirmont, à Paris, l’artiste iranienne présentera sa nouvelle vidéo « OverRuled »tirée de l’œuvre théâtrale qu’elle réalisa avec Shoja Azari en Novembre 2011 à New York. En réaction aux évènements du « Printemps arabe » et aux mouvements de révolte qui ont frappé l’Iran il y a trois ans,  Shirin Neshat a réalisé une oeuvre filmée présentant le procès d’un poète jugé pour blasphème par un jury de patriotes, faisant ainsi référence à celui intenté à Mansur Al-Hallaj, en l’an 922. Extrait : « Le mérite et l’importance de la littérature et de la poésie sont bien connus. Alors que la poésie peut être un outil précieux pour améliorer la vie publique, elle peut aussi être trompeuse et nuisible. La poésie doit être éducative et constructive. Notre analyse minutieuse a prouvé la nature subversive et illicite de ces poèmes ». Cette oeuvre tire sa force d’expression dans sa richesse métaphorique, tout comme «The Book of Kings », nouvelle série photographique composée de portraits en noir et blanc recouverts de textes et de calligraphies farsi.

« The Book of Kings », un corpus photographique tiré du « Livre des rois »

L’oeuvre « The Book of Kings », qui donne son nom à l’exposition, est tirée du Shahnameh, le « Livre des rois », un long poème épique, écrit par Ferdowsi entre l’an 977 et l’an 1010 retraçant l’histoire de l‘Iran, depuis la création du monde jusqu’à l’arrivée de l’Islam au 7e siècle. 

Trois groupes composent le corpus photographique : « The Masses » (« le peuple »), « The Patriots » (« les patriotes ») , « The Villains » (« les bandits »), constitués de portraits d’iraniens, dont certaines parties du corps sont recouvertes de dessins, de poèmes calligraphiés, ou encore des scènes épiques extraites du Shahnameh.

Par l’application délicate de la calligraphie sur les portraits, l’artiste créée un lien entre l’énergie des femmes et hommes de l’Iran contemporain et le passé historique du pays.

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