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Terry Jones, le pasteur qui provoque la colère des musulmans

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Depuis les États-Unis, il est une certaine personne qui agit directement sur les évènements qui surviennent au Maghreb et au Proche-Orient depuis quelques jours.

Le pasteur qui met le feu au Maghreb

Le trop célèbre pasteur Terry Jones, du fond de son église fondamentaliste de Gainsville, en Floride, réussit à attiser la haine, notamment des extrémistes musulmans envers les États-Unis.

Et pour cause, le pasteur, bien connu pour avoir, à deux reprises, brûlé des exemplaires du Coran en public, a participé à la réalisation du film qui fait scandale depuis quelques jours au Maghreb, « Innocence of Muslims ».

« Innocence of Muslims », un film amateur qui met en scène le prophète Mahomet dans une vie dénuée de morale est jugé, par la communauté musulmane comme « anti-islam » et « offensant ». De faibles mots pour décrire la réaction de la communauté musulmane, particulièrement mobilisée par les mouvements salafistes, dont plusieurs centaines de membres ont, depuis la sortie du film, envahi de nombreuses ambassades et consulats américains et fait plusieurs morts, parmi lesquelles l’ambassadeur des États-Unis en Libye.

Depuis les États-Unis, si le pasteur Terry Jones ne se réjouit pas de ses excès, il peut au moins constater que ce film qu’il soutient et qui a été réalisé par le promoteur immobilier israélo-américain Sam Bacile, a eu l’effet désiré.<!–jolstore–>

Missionnaire en Allemagne

Il faut dire que Terry Jones est un habitué des scandales et des controverses en tout genre. Originaire de Cap-Guardeau, dans le Missouri, Terry Jones démarre sa carrière en tant que pasteur protestant en 1981. Cette année-là, il part comme missionnaire, accompagné de sa première femme pour fonder à Cologne, en Allemagne, l’église du Christliche Gemeinde Kölne (CGK). Deux ans plus tard, alors qu’il est sorti sans diplôme de ses deux années d’études à l’université d’État du Missouri du Sud-Est, il est reconnu comme docteur honoris causa en théologie à l’École, non reconnue, d’études supérieures de Californie.

Une école qui tentera de se détacher de ce pasteur lorsque ce dernier brûlera son premier Coran.

Écarté pour fraude, ou pour divagations théologiques…

C’est en 2002 que la situation confortable de ce pasteur missionnaire commence à se dégrader. Cette année-là, Terry Jones est condamné à 3 800 dollars d’amende, par le tribunal de Cologne, pour utilisation courante du titre de « Docteur » alors qu’il n’est que docteur honoris causa, d’une école non reconnue.

Six ans plus tard, Terry Jones quitte la Christliche Gemeinde Kölne pour des raisons qui n’ont pas clairement été établies. Alors que certains affirment qu’il aurait été écarté de la direction de l’église à cause de ses divagations théologiques, d’autres, comme relayé dans le Gainesville Sun, affirment que le pasteur aurait été prié de partir à la suite de fraudes.

Le scandale des Corans brûlés

De retour aux États-Unis, Terry Jones prend en main l’église de Dove World Outreach Center à Gainesville, en Floride.

C’est ici qu’il témoignera, de plus en plus souvent, de sa peur d’être le témoin de l’islamisation des États-Unis et de l’instauration de la charia sur le territoire américain.

Pour Terry Jones, l’islam encourage à la haine et à la violence et les musulmans veulent imposer la charia aux États-Unis.

Ses positions trouvent leur place dans un livre, « L’Islam est le diable », sorti en août 2010. Cette même année, Terry Jones se prépare à passer à l’action et menace de brûler un exemplaire du Coran.

S’il ne s’exécute pas cette fois-ci, il passe à l’action l’année suivante par l’intermédiaire de son assistant, qui brûle un Coran devant une caméra. Les images de la scène, diffusée sur Internet, ont provoqué une vague de violences au nord de l’Afghanistan au cours desquelles 12 personnes sont mortes.

Candidat à l’élection présidentielle américaine

L’évènement est pourtant réitéré l’année suivante et, cette fois, le gouvernement américain prend les devants et contacte le pasteur afin de le convaincre de ne pas brûler de Corans une deuxième fois. C’est peine perdue et cette fois, le pasteur Terry Jones s’exécute lui-même.

Partisan de la libre expression poussée à son paroxysmeTerry Jones ne se laisse pas impressionner et a même annoncé, le 27 octobre 2011, sa candidature à l’élection présidentielle des États-Unis du 6 novembre prochain. Convaincu, le pasteur Terry Jones qui ne se présente sous aucune étiquette a déjà installé, dans la cour de son église, une tombe sur laquelle est inscrite la mention « Présidence de Barack Obama ».

Alors que les violences font rage dans le monde arabe, il semble que le pasteur convaincu ne soit pas déterminé à calmer le jeu. Contacté mercredi 12 septembre par le général Martin Dempsey, chef d’État-major interarmées, afin de lui demander de retirer son soutien au film polémique, Terry Jones aurait, selon un haut responsable américain intervenant lors d’une conférence de presse du département d’État, écouté sans vraiment vouloir s’engager.

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