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Une Iranienne frappe un imam qui critiquait sa tenue

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Donner son avis sur la tenue de quelqu’un qui n’a rien demandé n’est généralement pas une brillante idée. Pourtant, en Iran, c’est autorisé par la loi. La République islamique a en effet instauré des codes vestimentaires très stricts à l’étendue si large qu’ils touchent autant les jeans et les talons hauts que les colliers et les coupes de cheveux.

Obligation de se voiler en public

Les règles les plus rigoureuses touchent les femmes : elles sont obligées par la loi de voiler leur corps et leurs cheveux en public, et s’exposent à des réprimandes publiques si la police des mœurs estime que leur tenue est « impudique ».

Une femme iranienne en a récemment eu assez de se faire dicter sa tenue vestimentaire. Vraiment, vraiment assez.

Réaction à l’injonction de l’imam

Selon Mehr News Agency, partiellement tenue par le gouvernement, l’inconnue aurait frappé l’imam si fort qu’il aurait dû être envoyé à l’hôpital après lui avoir dit de se voiler.

La traduction de CNN explique que l’imam, nommé Hojatoleslam Ali Beheshti, aurait croisé cette femme dans la ville de Shahmirzad, en chemin vers la mosquée.

Une « attitude insultante »

« Il lui a dit de se voiler, rapporte le journaliste. « Elle m’a dit que je n’avais qu’à couvrir mes yeux, j’ai trouvé ça très insultant », insiste Hojatoleslam Ali Beheshti. Il lui a donc redemandé de se voiler et de mettre un terme à son attitude insultante. Elle l’a frappé, et il est tombé à terre»

L’Iranienne aurait continué à le frapper à terre et à l’insulter. L’imam affirme être resté trois jours à l’hôpital, mais ne l’a pas attaquée en justice.

Le « devoir religieux » de l’imam

Mehr News Agency indiquerait par ailleurs que trois autres imams auraient été attaqués pour avoir « accompli leur devoir religieux » en disant à d’autres femmes quoi porter, selon Radio Free Europe/ Radio Liberty. La chroniqueuse iranienne Golnaz Esfandiari explique que certains imams – qui estiment que « le principe islamique appelle à « exiger le bien et interdire le mal »  – en font leur devoir de rappeler à l’ordre les femmes sur leur apparence et leur tenue»

Être une femme en Iran

Une règle qui semble vraiment… contraignante. Et c’est vraiment le cas, comme en témoigne la journaliste : « Je ne suis pas pour la violence, mais en tant que femme ayant grandi en Iran, souvent harcelée pour être sortie en public dans une tenue considérée « non-islamique », je peux comprendre la frustration que cette femme (…) a dû ressentir et la raison pour laquelle elle s’en est prise à l’imam. »

« Non à la hijab obligatoire »

Les femmes iraniennes choisissent aussi des moyens plus pacifiques pour exprimer leur frustration. Radio Free Europe/ Radio Liberty avait déjà abordé le sujet en parlant d’une campagne Facebook intitulée « Non à la hijab obligatoire ». Cette page encourage les femmes – et les hommes – à envoyer des photos d’eux habillés comme bon leur semble pour soutenir le « droit des femmes à se dévoiler » La page compte déjà plus de 1000 photos et 27 600 « J’aime ».

Difficile à imaginer ce que ces appréciations auront comme valeur aux yeux d’un gouvernement qui voit les réseaux sociaux comme autant de contenus à bloquer. Nous, à l’instar de Golnaz Esfandiari, ne sommes pas pour la violence. Mais nous pensons que la police des mœurs ferait bien de se rappeler que les Iraniennes sont des dures-à-cuire.

GlobalPost / Aaptation Amélie Garcia – JOL Press

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