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Vladimir Poutine: un monarque persan au Kremlin

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Alexander Motyl : l’évolution de la politique russe prédite sur cinq années

En 2007, un observateur politique a prédit quelques-uns des principaux problèmes auxquels le président russe serait vite confronté. Alexander Motyl, professeur de sciences politiques à l’iniversité Rutgers avait établi que l’instabilité serait inhérente au régime russe – qu’il compare à celui d’un état fasciste – du fait de l’impossibilité à maintenir un culte de l’homme fort sur le long terme. Sa théorie était alors que certaines classes de la société – les jeunes éduqués de la classe moyenne – commenceraient à refuser la position humiliante que leur impose l’autorité inconditionnelle de Vladimir Poutine. Une théorie qui s’est depuis vérifiée.

Boris Nemtsov compare Vladimir Poutine à un monarque du Golf Persique

Boris Nemtsov, aujourd’hui leader de l’opposition, s’est révélé être un des déclencheurs de ce mouvement de contestation. L’ancien Premier ministre – considéré par beaucoup comme le successeur désigné de Boris Eltsine – a coécrit plusieurs rapports concernant la corruption sous le régime Poutine. Le dernier en date, publié jeudi 23 août 2012, est une étude portant sur les avantages dont bénéficie Vladimir Poutine grâce à sa fonction. Intitulée « Vie d’un forçat », le rapport détail la totalité des avantages dont le ched d’Etat a bénéficié durant son mandat. Parmi eux, 20 résidences – dont un palace à proximité de Saint-Pétersbourg, qui coûte plus de 550 000 €, soit six fois son salaire annuel. Son style de vie, concluent les auteurs, peut être comparé à celui d’un monarque du Golf Persique.

Un rapport dont les conséquences ne devraient pas être significatives

Mais ce rapport ne sera pas véritablement néfaste à Vladimir Poutine. Tout d’abord parce que les Russes sont habitués à ce qu’il existe une grande différence entre le niveau de vie de leurs dirigeants et le leur, et ce, depuis bien avant l’arrivée de l’actuel Président au pouvoir. D’autre part, parce que, durant ses douze ans aux manettes de la Russie, l’homme politique s’est assuré une position virtuellement imprenable, même en cas de baisse de sa popularité. Mais Vladimir Poutine est connu pour être très sensible à la critique, or sa position dans les sondages est de plus en plus délicate. Selon un récent sondage publié dans le quotidien « KyivPost », près de 49 % des Russes s’opposeraient à ce qu’il se porte candidat à un quatrième mandat présidentiel, en 2018. Des chiffres qui ne sont pas favorables au président et qui, étant donné les manifestations d’opposition toujours plus nombreuses, pourraient inciter l’actuel occupant du Kremlin à passer la main dans l’attente d’un moment plus opportun à son retour.

La stratégie Poutine

Dans cette optique de passation de pouvoir, le nationaliste Dmitri Rogozin, que Vladimir Poutine a récemment promu Premier ministre, semble être une solution envisageable. La question cruciale pour le futur de la Russie, comme Alexander Motyl l’a posée il y a cinq ans, reste celle de savoir si cette passation de pouvoir permettra la consolidation du système démocratique russe, ou bien au contraire, si le pouvoir personnel de l’actuel Président ne sera finalement que transmi à son successeur. Quoi qu’il en soit, le retour au pouvoir de Vladimir Poutine après un épisode Dimtri Medvedev a été comme un électrochoc pour les classes populaires, lassées de l’autoritarisme du Kremlin, et un facteur déterminant pour la cohésion de l’opposition. Le scénario de l’élection présidentielle 2018 reste flou. 

 

Global Post / Adaptation Stéphan Harraudeau – JOL Press

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