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Débat Joe Biden vs. Paul Ryan: match nul explosif

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Après le débat manqué de Barack Obama face à son adversaire Mitt Romney, mercredi 3 octobre, les Américains ont assisté, jeudi 11 octobre, à un débat bien différent, entre les deux candidats à la vice-présidence des Etats-Unis.

Expérience contre dynamisme

Réunis à Danville, dans le Kentucky, Joe Biden pour les Démocrates et Paul Ryan pour les Républicains se sont affrontés, le premier usant de son expérience à la vice-présidence depuis quatre ans, le deuxième mettant en avant son charisme et son dynamisme.

Animé par la journaliste Martha Raddatz, ancienne correspondante pour la chaîne ABC, le débat s’est concentré sur les questions de politiques internationales bien que les deux candidats aient également réussi à placer quelques arguments économiques et sociétaux.

Dossier international et question libyenne

La question libyenne et l’attaque du consulat de Benghazi, a été la première question lancée par la journaliste aux deux débateurs.

En termes de politique étrangère, l’administration du président sortant a été attaquée sur sa gestion de cet attentat qui aurait, selon les Républicains, pu être évité si des moyens de protection supplémentaires avaient été envoyés.

« Il a fallu deux semaines au président pour reconnaître qu’il s’agissait d’une attaque terroriste, » a lancé Paul Ryan à l’encontre du président sortant.

Sur de nombreux sujets internationaux, notamment pour le Moyen Orient, Joe Biden a voulu marquer le débat de son expérience. Sur le dossier nucléaire iranien, le vice-président américain a déclaré, « j’ai rencontré Bibi (Benjamin Netanyahu, ndlr), plus de 30 fois. Nous ne laisserons pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire » ajoutant, « l’Iran est loin d’avoir la capacité de produire une bombe nucléaire. Et si la situation en arrivait là, Barack Obama aura la communauté internationale derrière les Etats-Unis ».

Ces 47% d’assistés

Les démocrates l’attendaient lors du précédent débat entre Mitt Romney et Barack Obama, Joe Biden l’a fait. En référence aux « 47% » d’Américains qui seraient, selon une remarque de Mitt Romney à l’occasion d’un dîner de récolte de fonds, des « assistés » de l’administration américaine, le vice-président démocrate a répliqué, « ces personnes sont mon père, ma mère. Ce sont les soldats qui risquent leur vie, les familles qui souffrent de la récession. […] Est-ce normal que Mitt Romney, qui gagne des millions de dollars par an, paie un taux d’imposition plus faible qu’une famille qui gagne 50 000 annuels ? »

Deux catholiques sur la question de l’avortement

Fait peu courant, les deux vice-présidents en lice sont catholiques. Un détail que n’a pas manqué l’animatrice du débat qui leur a ainsi demandé de préciser leur position sur l’avortement. Paul Ryan a alors déclaré, « je ne fais pas de différence entre ma vie privée et ma vie publique. Je ne suis pas seulement pro-vie parce que je suis catholique mais parce que je pense que la vie commence à la conception.  En soutenant l’avortement, les démocrates vont à l’encontre de la liberté de religion, » indiquant qu’il se prononçait en faveur de l’avortement en cas « de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la mère ».

Pour Joe Biden, religion personnelle et vie publique sont à distinguer, ainsi, ce dernier a déclaré, « je suis catholique pratiquant mais je ne veux pas m’immiscer dans la pratique des autres religions ni entre les décisions faites entre les femmes et les docteurs. Concernant l’obligation de l’église catholique de se soumettre à la législation, aucune institution n’est forcée de fournir et de payer pour la contraception. »

Match nul ?

Finalement, c’est un match nul qui a opposé les deux « vice-candidats » lors de cette soirée. Si Joe Biden s’est montré en homme d’expérience, il s’est trouvé en face d’un homme qui, bien que plus jeune, n’a pas perdu son calme et n’a d’ailleurs pas hésité à contrer la remarque du démocrate sur les « 47% » déclarant, « Joe Biden sait que parfois, les mots ne sortent pas comme on le souhaite ».

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