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Dominique Paillé: «L’UDI est très utile pour la démocratie»

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Jean-Louis Borloo a réussi le lancement de son parti. Très médiatisé, l’ancien ministre de l’Écologie, qui souhaite créer « l’UDF du XXIe siècle », a réuni autour de lui, à la Mutualité (Ve arrondissement de Paris), plus de 3000 personnes dont plusieurs anciens ministres de Nicolas Sarkozy : Hervé Morin, François Sauvadet, Maurice Leroy, Michel Mercier, Jean-Marie Bockel ou encore Rama Yade.

Mais la véritable surprise de la journée a été l’annonce du ralliement de l’ex-ministre des Sports, Chantal Jouanno. Alors que les militants UMP s’apprêtent à voter pour leur futur président et que certains menacent de quitter le parti en cas de victoire de Jean-François Copé, ce dernier ralliement pourrait donner des idées…

L’ancien porte-parole de l’UMP et actuel conseiller de Jean-Louis Borloo, Dominique Paillé, revient sur cette journée et sur les objectifs du nouveau parti.

Êtes-vous satisfait du lancement solennel ce dimanche de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) ?

Dominique Paillé : Ce lancement était un événement attendu par tous les démocrates centristes du pays. La présence de l’UDI sur l’échiquier politique est très utile pour la démocratie et pour l’équilibre des forces politiques. Donc, oui, je suis très satisfait de ce lancement.

Certains commentateurs comparent la création de l’UDI à celle de l’UDF en 1978. Qu’en pensez-vous ?

Dominique Paillé : Ce n’est pas exactement pareil. Lorsque l’Union pour la démocratie française (UDF) a été créée, Valéry Giscard d’Estaing était président de la République. Ainsi voulait-il mettre en place une machine de guerre pour conserver le pouvoir. Nous, ce que nous voulons, c’est la conquête du pouvoir. Or cette conquête n’arrivera que par des résultats électoraux. C’est pour cette raison que nous voulons être présents aux élections municipales de 2014 mais aussi aux élections européennes, car nous sommes un parti très européen.

Jean-Louis Borloo dit que votre allié naturel est l’UMP. L’UDI n’est donc pas une formation centriste indépendante ?

Dominique Paillé : Aucun parti en France n’est véritablement indépendant dans la mesure où les élections se font dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours. Ce qui implique obligatoirement des alliances. Si les socialistes on fait le choix, pendant la présidentielle, de se tourner vers l’extrême gauche, nous, si nous devions choisir, nous irions vers nos alliés de toujours : la droite républicaine.

L’ex-secrétaire d’État Rama Yade a considéré lundi que l’élection de François Fillon ou de Jean-François Copé à la tête de l’UMP, c’était « kif-kif ». Qu’en pensez-vous ?

Dominique Paillé : Il n’y a que les commentateurs qui leur trouvent encore des différences. Si François Fillon est élu, il devra trouver des gages à droite, si Jean-François Copé gagne, il devra trouver des gages à gauche. Pour moi, c’est blanc bonnet, bonnet blanc…

Quelles sont les idées nouvelles de l’UDI ?

Dominique Paillé : Nous avons deux axes principaux : la décentralisation et l’Europe. Nous avons une véritable foi européenne. Nous sommes pour une construction et une intégration budgétaire européennes. Nous souhaitons mettre en place une croissance écologique forte et trouver de nouveaux créneaux de développement dans le domaine. Enfin, nous voulons que les énergies locales puissent s’exprimer.

L’UDI est-elle une écurie présidentielle pour Jean-Louis Borloo ?

Dominique Paillé : Avoir pour unique objectif 2017, nous conduirait immanquablement à l’échec. Ce que nous voulons, ce sont des ramifications sur les territoires. François Hollande n’est arrivé au pouvoir que parce que les régions et les départements étaient à gauche. Il nous faut donc des pouvoirs locaux si nous voulons marquer la vie politique française. Premier objectif : 2014. On verra pour la suite…

Vous attendez-vous à un grand nombre de ralliements de la part de membres de l’UMP ?

Dominique Paillé : Nous avons déjà eu des ralliements importants, comme celui de Chantal Jouanno, mais ce n’est notre objectif. Ce que nous voulons, c’est l’adhésion d’un maximum de Français à notre projet novateur.

Propos recueillis par Marine Tertrais

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