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L’opposant russe Sergueï Oudaltsov placé en garde à vue

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Le comité d’enquête russe, dépendant directement du président Vladimir Poutine, a annoncé avoir ouvert une enquête sur plusieurs opposants, dont le dirigeant du Front de gauche russe Sergueï Oudaltsov. Des perquisitions ont été menées au domicile de l’opposant, ainsi que chez les «autres personnes impliquées dans l’affaire », a indiqué le porte-parole du comité, Vladimir Markine.

Le documentaire diffusé sur NTV, une chaîne favorable au pouvoir

Cette accusation se fonde sur des hypothèses émises dans le documentaire « Anatomie de la contestation – 2 » , diffusé au début du mois d’octobre sur la chaîne de télévision NTV, proche du pouvoir. Dans un style saccadé et une narration catastrophiste, le documentaire affirme que Sergueï Oudaltsov reçoit des ordres et des financements d’Andreï Borodine, un banquier exilé à Londres, et d’un député géorgien. Le film, qui est en fait la suite d’un premier documentaire produit et distribué par NTV, affirme également que l’opposant prévoit de renverser le gouvernement et prépare des actes terroristes sur le territoire russe.  

Le comité d’enquête a déclaré avoir effectué des recherches sur les images du documentaire mais souligne qu’ « aucun élément de montage n’a été trouvé ». Toujours selon le comité, il semblerait que la voix dans le film « filmé en caméra cachée » soit « celle d’Oudaltsov ». Deux autres opposants Konstantin Lebedev et Leonid Razvozjaev, sont également visés. 

Sergueï Oudaltsov dément ces accusations

Juste après la diffusion du documentaire, Sergueï Oudaltsov avait tout de suite qualifié le film de « délire d’un fou ». Lors d’une interview sur la radio Écho de Moscou, Anastasia Oudaltsova, la femme de l’opposant, a quant à elle dénoncé une affaire « montée de toutes pièces ». Sergueï Oudaltsov risque dix ans prison s’il est reconnu coupable.

La répression s’accentue en Russie

Alexandre Bastrikine, proche de Vladimir Poutine, et directeur du comité d’enquête a mis en garde les opposants et organisateurs de manifestations contre le pouvoir : « À ceux qui pensent qu’ils peuvent en toute impunité organiser des émeutes, concevoir et préparer des attentats et d’autres actes menaçant la vie et la santé des citoyens russes, vous sous-estimez le professionnalisme des services spéciaux russes ».

Les répressions contre les militants de l’opposition s’intensifient en Russie. Depuis les dernières élections présidentielles de mars 2012, de nombreux opposants à Vladimir Poutine ont été arrêtés. Récemment, deux membres du groupe Pussy Riot ont été condamnés à deux ans de camps pour une prière punk dans un lieu de culte à Moscou. Des manifestants du 6 mai avaient également été condamnés à plusieurs mois de prison pour le rassemblement géant anti-Poutine baptisé la « marche des millions »Le blogueur anti-corruption russe Alexeï Navalny risque quant à lui une peine de dix ans de prison

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