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Qatar: «membre associé de la Francophonie», combien ça coûte?

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Dans deux ans, à Dakar, pour son 15ème sommet, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) comptera 77 membres – 54 membres de plein droit, 3 membres associés et 20 États observateurs. Samedi 13 octobre à Kinshasa, l’Arménie est devenue membre de plein droit, l’Uruguay a obtenu le statut d’observateur et le Qatar, celui de membre associé.

Le Qatar est dispensé de la « case observateur »

Que la Francophonie s’élargisse, c’est bon signe. Mais ce qui fait polémique, c’est le sentiment qu’il puisse y avoir certains passe-droits et qu’en l’occurrence le Qatar devienne membre associé sans être passé par la « case observateur » – comme c’est la règle généralement. L’émirat du Golfe bénéficierait donc d’un traitement de faveur qui ferait grincer un certain nombre de dents.

Le Qatar n’est pas francophone

À l’origine de cette polémique, la légitimité du Qatar, qui n’est pas francophone, à entrer dans l’OIF. Certes, il y a déjà parmi les membres de droit des pays dont le français n’est pas la langue nationale – Arménie, Albanie, Égypte, Macédoine, Moldavie ou encore Roumanie -, mais l’attachement de ces pays à la communauté francophone a été largement éprouvée par des années de participation aux structures de la Francophonie.

Il y aurait eu des négociations très serrées sur le Qatar. Les Qataris auraient fait un lobbying terriblement efficace auprès de différents pays, notamment africains – comme Djibouti ou la Guinée – pour favoriser son entrée au sein de l’OIF. Le pays aurait notamment fait valoir qu’il accueillait de nombreux expatriés francophones et qu’une radio publique de langue française avait été financée au Qatar.

Les ambitions qataris en Afrique de l’Ouest

Certains participants se sont inquiétés de l’ambition du Qatar de développer davantage son influence en Afrique de l’Ouest musulmane et, notamment, de sa propension à financer des écoles religieuses prenant parfois la place d’écoles en langue française.

Une fois de plus, la diplomatie du pétrodollar aurait fait des miracles.

Au-delà, ces nouvelles adhésions ont réveillé le débat sur l’élargissement constant de l’organisation et sur le risque qu’il y aurait à voir l’organisation perdre de sa spécificité à mesure qu’elle intègre des pays qui ne sont pas considérés comme francophones.

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