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Conférence de presse à l’Élysée: ce qu’attendent les journalistes

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Les journalistes le savent, les conférences de presse à l’Élysée sont des exercices périlleux pour les chefs d’États. « C’est un exercice qui peut mettre en danger », selon Laurent Joffrin, qui avait demandé à Nicolas Sarkozy son avis sur la monarchie élective, en janvier 2008. « C’est un exercice dangereux parce que c’est un spectacle, une pièce de théâtre », a-t-il ajouté sur iTélé ce mardi 13 novembre. 

Selon lui, la vraie question serait de savoir où l’on va : « Où nous mènent les mesures d’austérité ? Vers quels types de politique et de société ? » interroge le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur. « Les gens ont du mal à comprendre pourquoi il y a autant de sacrifices alors qu’on en voit pas le sens ». Et pas un quotidien n’est passé à côté de l’événement.

« François Hollande peut-il dissiper les doutes ? » (Le Figaro)

Pour Nicolas Barotte, journaliste au service politique du Figaro, la conférence de presse de François Hollande doit répondre à trois enjeux : expliquer son action aux citoyens, rassurer sa majorité et s’imposer au premier plan de l’État.

« François Hollande contraint de justifier son virage » (Le Monde)

Pour Thomas Wieder, journaliste au service politique du Monde, les Français ont besoin d’une explication : « Ce besoin d’explication découle directement de la campagne. Durant celle-ci, François Hollande répétait qu’il était le candidat de la « constance », de la « cohérence » et de la « confiance ». Or, aujourd’hui, les Français sont de plus en plus nombreux à lui contester de telles vertus. Il doit donc les rassurer. Leur dire qu’il a engagé le « changement » promis. Mais leur assurer que lui n’a pas changé. »

« La fin de la période d’essai » (Libération)

Libération consacre huit pages au sujet. Sur une double page, les journalistes ont conceptualisé un jeu de l’oie avec les promesses tenues et celles qui n’ont pas encore été mises en œuvre. Dans son éditorial, Vincent Giré explique que « les Français attribuent les difficultés à la fois à la crise et aux solutions proposées qui ne leur semblent pas à la hauteur de la situation économique et de la souffrance sociale (…) François Hollande devra tenir un discours de vérité et de lucidité », écrit-il.

Le Parisien/Aujourd’hui en France raconte que le Président s’est préparé en visionnant les précédentes conférences de presse, notamment celle de Mitterrand en 1984.

« François Hollande, premier bilan » (La Croix)

Pour La Croix, le Président va devoir expliquer son changement de cap : « Pour le président de l’institut CSA, Bernard Sananes, le président doit d’abord « donner aux Français des raisons d’espérer alors que la crise est là et que leur moral est au plus bas », ensuite « montrer que le gouvernement est mobilisé », alors qu’une série de couacs a fragilisé la crédibilité de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Enfin, il doit lui-même « s’imposer dans l’habit présidentiel face au Hollande bashing » qui a quand même mis à mal dans l’opinion « l’autorité du président de la République ».

« Un numéro d’équilibriste » (Atlantico)

Le pure-player Atlantico a interrogé Jérôme Sainte-Marie, le directeur du Département Opinion de l’institut de sondage CSA. Pour lui, « le président normal, qui s’était construit par réaction à l’hyper-présidence précédente, doit laisser place maintenant à un président « patron », en première ligne sur les sujets importants ». « Il appartient au Président de dire à quel point les différents chantiers de la lutte contre le déficit, de la compétitivité, de l’emploi et du pouvoir d’achat ne sont pas contradictoires mais complémentaires, suivant des temporalités qui peuvent être graduées dans le temps », poursuit-il.

« Dix questions embarrassantes qu’il ne pourra pas éviter » (Huffington Post)

Le Huffington post s’est intéressé aux dix questions gênantes auxquelles François Hollande ne pourra pas se dérober, comme par exemple : « M. le Président, pourquoi vous êtes-vous renié sur la TVA sociale ? », « M. le Président, Mme Trierweiler a-t-elle gâché votre état de grâce ? » ou encore « M. le Président, êtes-vous vraiment favorable au mariage gay ? »

Reste à voir si les journalistes poseront de telles questions et comment François Hollande y répondra.

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