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La Russie veut restreindre l’accès aux vidéos des Pussy Riot

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Le tribunal Zamoskvoretskiï de Moscou a ordonné de « restreindre l’accès » aux vidéos des Pussy Riot sur Internet qu’il a jugées « extrémistes ». Sont concernés par la décision de justice, le site internet du groupe ainsi que leur blog sur la plate-forme Livejournal. Lorsque cette décision de justice entrera en vigueur, ces vidéos figureront sur la liste des documents extrémistes interdits en Russie.

« Incitation à la haine raciale »

Pour le tribunal, ces vidéos pouvaient « entraîner une incitation à la haine raciale » et portaient atteinte aux droits d’un « certain groupe de personnes ». Ainsi, les sites web qui n’enlèveront pas les vidéos Pussy Riot seront passibles de sanctions administratives, y compris des amendes allant jusqu’à 100 000 roubles, soit 4000 euros environ.

« Tout comme dans les temps anciens on brûlait les livres. Maintenant, on supprime des clips vidéo qui ont une importance historique incontestable », a écrit sur son blog l’analyste russe Oleg Kozyrev. Les défenseurs des Pussy Riot ont un mois pour faire appel.

Ekaterina Samoutsevitch veut faire appel

Ekaterina Samoutsevitch, une des trois jeunes femmes arrêtées qui a été libérée le mois dernier après que le tribunal a suspendu sa peine, a déjà annoncé son intention de faire appel de la décision de justice : « Bien sûr, je suis en colère parce que, pour moi, c’est un signe clair de la censure de l’art et de la culture de la protestation », a-t-elle déclaré.

Or pour la porte-parole du tribunal, Evguenia Pazoukhina, Ekaterina Samoutsevitch n’a pas le droit de faire appel de la décision de la cour parce qu’elle n’a pas participé à l’audience, a-t-elle déclaré à l’agence Interfax. Plus tôt dans la semaine, le tribunal avait interdit à Ekaterina Samoutsevitch de prendre part à l’audience.

Le patriarcat de Moscou se réjouit

L’archiprêtre Vsévolod Chaplin, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, s’est félicité de la décision du tribunal, car pour lui, les vidéos des Pussy Riot ont offensé tous les chrétiens orthodoxes. 

« Il n’y a aucune raison de ne pas respecter cette décision de justice. Beaucoup de ces clips vidéo ont été mis sur la liste fédérale des documents extrémistes, et la décision de mettre ces vidéos sur cette liste est tout à fait appropriée », a déclaré l’archiprêtre, à Interfax. Et d’ajouter : « Des textes qui étaient encore moins insultants et hostiles à l’égard d’autres groupes religieux ont été reconnus comme extrémistes », cette décision « est donc bien en ligne avec l’application de la loi actuelle ».

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