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Qui a tué Yasser Arafat?

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Des traces de polonium sur les effets personnels de Yasser Arafat, un documentaire diffusé par la chaîne qatari Al-Jazeera, une plainte déposée en France par la veuve de l’ancien leader palestinien, Souha Arafat en août dernier, une commission d’enquête créée. Le secret entourant la mort de l’ancien leader du Fatah et de l’Organisation de libération de la Palestine est peut-être près d’être révélé.

Le combat de Souha Arafat pour la vérité

Mais si les examens qui seront pratiqués par des experts français, suisses et russes sur la dépouille de Yasser Arafat pourront révéler les causes exactes de sa mort – dont les détails, à l’époque, le 11 novembre 2004, sont restés flous – rien ne dit que les auteurs de cet empoisonnement, si empoisonnement il y a, seront identifiés.

Et c’est pourtant l’objectif que s’est fixée Souha Arafat lors de son dépôt de plainte en août dernier. Cette femme de 49 ans l’a d’ailleurs maintes fois expliqué, elle n’accuse personne, elle cherche juste la vérité.

« Notre action consiste seulement à concourir à la manifestation de la vérité, une vérité qui ne se commente pas, ne se récupère pas, ne se manipule pas », avait ainsi déclaré son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, le jour du dépôt de plainte. « C’est tout à l’honneur de la justice française et de la juridiction de Nanterre d’avoir réussi à obtenir par son savoir-faire, sa neutralité et son indépendance de procéder à des investigations en vue de la manifestation de la vérité, dans un dossier complexe dont voulaient se saisir les plus hautes instances internationales, dont la Ligue arabe et l’ONU », avait poursuivi l’avocat.

Nasser Al-Qidoua, celui qui ne veut pas exhumer son oncle

Alors que les démarches, obligatoires, en vue de l’inhumation du corps de Yasser Arafat ont pris plusieurs semaines, tant le caveau du leader palestinien est désormais considéré comme un lieu sacré de Cisjordanie, certains restent pourtant défavorables à ces examens. C’est le cas de Nasser Al-Qidoua, neveu de Yasser Arafat et représentant de la Palestine aux Nations unies. En novembre 2004, c’est à lui ainsi qu’à sa veuve, qu’a été remis le dossier médical émanant de l’hôpital militaire de Percy, en France, où s’est éteint l’ancien leader de l’OLP.

Pour Nasser Al-Qidoua, aucun secret n’entoure cette mort. Ce dernier a immédiatement accusé Israël d’avoir été à l’origine de l’empoisonnement de son oncle et d’avoir mis en scène cette mort.

Concurrence à la tête de la Palestine

Face à ces accusations, Israël a démenti, sans détails, affirmant que l’État hébreu « n’était pas impliqué » dans la mort de l’ancien chef de l’Autorité palestinienne.

Renvoyant la balle côté palestinien, les autorités israéliennes n’ont pas hésité à sous-entendre la responsabilité de chefs palestiniens.

Des analyses, et après ?

À l’époque des faits, Yasser Arafat est hospitalisé à Percy. Lorsque sa mort survient, les conclusions sont loin d’être probantes et de nombreuses questions restent sans réponses. Pourtant, l’émotion prend le pas sur l’enquête et, rapidement, la dépouille de Yasser Arafat est transférée en Cisjordanie pour être inhumée.

Ce n’est que plusieurs années plus tard que les questions seront soulevées. Désormais, il faudra plusieurs jours aux experts et juges français, suisses et russes pour mener leur enquête en Cisjordanie.

Les échantillons prélevés seront analysés dans les trois pays placés au cœur de cette enquête et les juges retourneront également en France munis des témoignages recueillis par des juges palestiniens, en leur présence. De la suite de l’enquête dépendront les résultats des analyses faites sur les prélèvements. En effet, s’il s’agit bien de polonium, cette substance radioactive se dégrade et devient très rapidement indétectable.

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