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Violentes manifestations en Égypte, Mohamed Morsi calme le jeu

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La déclaration constitutionnelle de Mohamed Morsi crée des remous en Égypte, où de nombreuses manifestations sont survenues dans tout le pays pour protester contre les nouveaux pouvoirs attribués au président égyptien.

Nombreuses manifestations après la « déclaration constitutionnelle » de Mohamed Morsi

Un jeune islamiste de 22 ans a été tué, dimanche 25 novembre lors d’un affrontement qui a éclaté entre membre de l’opposition et islamistes, devant le siège des Frères musulmans, au sud d’Alexandrie.

Les nombreux heurts sont la conséquence d’une annonce, jeudi 22 novembre, par le président Morsi, de l’élargissement des pouvoirs présidentiels. Par cette déclaration constitutionnelle, Mohamed Morsi, qui détient déjà les pouvoirs exécutifs et législatifs, s’est arrogé un pouvoir sur le judiciaire.

Ainsi, par cette déclaration, le Président a désormais le droit de « prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution » de 2011.

Accélérer les réformes

Cette réforme vise, selon son camp, à accélérer les réformes démocratiques du pays, notamment la rédaction d’une constitution, dont l’ébauche devait être présentée à la mi-décembre, mais dont le délai d’écriture sera finalement prolongé de deux mois.

Mohamed Morsi prend également le contrôle sur le pouvoir judiciaire afin de mettre en place de nouvelles enquêtes et éventuellement de nouveau procès pour les crimes commis pendant la révolution. Ainsi, de nombreuses têtes de l’ancien régime pourront être amenées à se présenter devant la justice. L’ancien président Hosni Moubarak, actuellement incarcéré à vie, pourrait également faire partie de cette nouvelle purge.

Mohamed Morsi tente de calmer les esprits

Face aux nombreuses manifestations, le président Morsi  a tenté de calmer l’accélération de violences en affirmant, dimanche 25 novembre, la nature « temporaire » de ces nouveaux pouvoirs.

« La présidence réaffirme la nature temporaire de ces mesures, qui ne sont pas destinées à concentrer tous les pouvoirs mais au contraire à les remettre à un Parlement démocratiquement élu et à éviter toute tentative de mettre en cause ou de faire disparaître deux institutions élues démocratiquement, la Haute chambre du Parlement et l’Assemblée constituante », a déclaré la présidence dans un communiqué.

Le président islamiste fait ainsi référence à la tentative de l’opposition, de faire dissoudre l’Assemblée constituante, en raison de la trop forte présence d’islamistes dans ses rangs. Un recours a été porté devant la Haute cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays.

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