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Abdelaziz Bouteflika, survivant du Printemps arabe

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Le président algérien accueillera son homologue français François Hollande à l’occasion de sa première visite en France depuis son élection, les 19 et 20 décembre prochains.

Construire un partenariat d’exception avec la France

L’invitation a été lancée par Abdelaziz Bouteflika en personne, et durant ces deux jours, les deux hommes auront sans doute beaucoup à échanger afin de remettre à l’ordre du jour une entente en dents de scie depuis la fin de la colonisation française, il y a cinquante ans.

Cette entente, Abdelaziz Bouteflika la veut rayonnante et tournée vers l’avenir. C’est en tous cas ce que le président algérien a confié à des journalistes de l’AFP à l’occasion d’une interview exclusive.

« L’Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France, fondée sur la densité des liens et les nombreux intérêts qui unissent nos deux pays », a ainsi déclaré Abdelaziz Bouteflika quelques jours avant la visite de François Hollande.

Le président algérien a l’ambition de construire un « partenariat d’exception » avec la France, un partenariat dont les formes « importent peu finalement : c’est sa consistance qui est essentielle. »

L’objectif est de « construire un partenariat qui résiste aux contingences et qui dépasse les seules relations commerciales où chacun réduit l’autre à un débouché », a ajouté le Président.

Réticent sur la question de l’intervention au Nord-Mali

Le président Bouteflika et le président Hollande aborderont bien entendu la question de l’intervention au Nord-Mali.

Alors que le président algérien s’est toujours prononcé en faveur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en préférant le dialogue à l’intervention militaire étrangère, il a récemment admis que le plan de la communauté internationale en faveur de la libération du Mali, envahi par plusieurs groupes islamistes depuis le coup d’État du 22 mars dernier, pourrait être envisageable.

L’islamisme est « une menace globale qui n’a pas de nationalité, ni de région ou de religion d’appartenance », a affirmé le président algérien.

Il est « normal que le Mali bénéficie de l’appui de la communauté internationale pour son éradication. »

À la question de savoir si l’Algérie, située au nord du Mali, accepterait que la France et les États-Unis interviennent dans le conflit par une aide financière et technique, Abdelaziz Bouteflika a affirmé que son pays « continue d’œuvrer dans la limite de ses moyens, à mobiliser les pays de la région et à fournir une aide appropriée pour lutter contre ce fléau. »

De l’Armée de libération nationale au gouvernement

Né le 2 mars 1937 à Oujda, au Maroc, Abdelaziz Bouteflika rejoint l’Armée de libération nationale (ALN) après avoir achevé ses études, en 1956, en pleine guerre d’Algérie. Engagé, il rejoint les frontières du Maroc.

Puis il s’engage en politique, et entre au gouvernement d’Ahmed Ben Bella en septembre 1962. Il est nommé au ministère de la Jeunesse et du tourisme.

En 1963, il devient ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupera jusqu’en 1979. C’est à cette époque qu’il verra sa carrière consacrée à l’occasion de la présidence de l’Algérie de la 29ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, en 1974.

En 1979, Abdelaziz Bouteflika est choisi pour devenir ministre conseiller du président de la République Chadli Bendjedid, jusqu’en 1980.

Écarté de la vie politique

Puis, le futur président algérien entamera la phase descendante de sa carrière. Accusé de détournement de fonds, Abdelaziz Bouteflika est traduit devant le conseil de discipline du Front de libération nationale et poursuivi par la cour des comptes.

Il est accusé d’avoir détourné 60 millions de francs et de les avoir placés sur deux comptes bancaires en Suisse.

Il quitte la scène politique pendant plusieurs années et revient à l’occasion de l’élection présidentielle de 1999. Candidat indépendant, il remporte le suffrage avec 73,8% des voix. Abdelaziz Bouteflika se présente à sa propre réélection en 2004 et est réélu avec 84,99% des voix. En 2009, il est de nouveau réélu avec 90,24% des suffrages. Soutenu par son peuple, Abdelaziz Bouteflika est l’un des rares dirigeants du Maghreb à ne pas avoir subi la purge des Printemps arabes de 2011.

Engagé pour la puissance régionale de l’Algérie

Abdelaziz Bouteflika a voulu faire de l’Algérie un pays clé dans la région, dans le cadre de l’Union africaine comme du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), projet dont il a été l’initiateur. Sur le plan régional, le président algérien s’est engagé dans la construction de l’Union du Maghreb arabe.

Abdelaziz Bouteflika a également conclu, au niveau méditerranéen, le 22 avril 2001, un Accord d’association avec l’Union européenne

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