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Égypte: après le recul de Mohamed Morsi, l’opposition ne désarme pas

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Malgré l’annulation du décret présidentiel qui faisait polémique en Egypte, l’opposition est restée fermement unie contre le pouvoir, samedi 8 et dimanche 9 décembre.

Recul de Mohamed Morsi sur le décret présidentiel

Alors que le président Mohamed Morsi a décidé, face à la pression des manifestants, de retirer le décret présidentiel qui, annoncé le 22 novembre dernier, lui accordait de nombreux pouvoir supplémentaires, les membres de l’opposition ont appelé à poursuivre les manifestations.

Libéraux, de gauche ou encore chrétiens s’opposent au pouvoir islamiste et au projet de constitution qui doit être voté par le peuple par voie de référendum, dans une semaine, le 15 décembre.

Face à cette escalade de violence, l’armée égyptienne a menacé d’intervenir si la crise devait se renforcer entre partisans et adversaires de Mohamed Morsi.

Une constitution islamiste

Lors d’une conférence de presse organisée par le Front de salut national (FSN), organe d’opposition le plus important, les adversaires du camp présidentiel ont de nouveau appelé à la manifestation, pour demander le report du scrutin.

Selon ses détracteurs, le projet de constitution, qui serait le premier depuis la chute d’Hosni Moubarak en 2011, « islamise » fortement le système législatif du pays et porte atteinte à de nombreuses libertés fondamentales telles que la liberté d’expression ou la liberté de religion.

« Une absence du sens de la responsabilité »

« Nous sommes contre ce processus du début à la fin », a déclaré Hussein Abdel Ghani, porte-parole du Front de salut national durant cette conférence de presse.

« Organiser un référendum maintenant alors qu’il n’y a pas de sécurité témoigne d’une précipitation et d’une absence de sens de la responsabilité de la part du régime, qui risquent de pousser le pays vers une confrontation violente », a ajouté le porte-parole qui estime que « le projet de constitution ne représente pas les intérêts des femmes et des minorités. »

À la suite de cet appel, de nouvelles manifestations devraient se dérouler dans la journée de mardi 11 décembre.

Les islamistes appellent à la démocratie

Les partisans de Mohamed Morsi ont tenté de calmer l’opposition en affirmant qu’il n’y avait plus de danger pour la démocratie égyptienne après le retrait, par le président Morsi, de son décret présidentiel.

Mahmoud Ghozlan, porte-parole des Frères musulmans, a publié un message sur la page Facebook de la confrérie, destiné à l’opposition.

« Nous demandons aux autres d’annoncer qu’ils acceptent le résultat du référendum », a déclaré Mahmoud Ghozlan, se demandant si l’opposition acceptera « les bases de la démocratie ».

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