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Égypte: nuit meurtrière entre opposants et partisans du président Morsi

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L’Egypte a de nouveau été le théâtre de violences meurtrières, dans la nuit de mercredi 5 à jeudi 6 décembre.

Plusieurs morts près du palais présidentiel

Près du palais présidentiel, où les Frères musulmans ont appelé leurs partisans à venir protéger le président et déloger les opposants au gouvernement, des coups de bâton, des cocktails Molotov et des jets de pierre ont opposés les membres des deux camps une longue partie de la nuit.

Des coups de feu ont également été entendus et au matin, les premiers bilans font état de plusieurs morts.

Côté manifestants, au moins cinq victimes ont été annoncées. Les Frères musulmans ont fait état de quatre manifestants tués dans leurs rangs tandis que le ministère de la santé a indiqué que près de 450 personnes avaient été blessées.

Le ministère de l’Intérieur a affirmé pour sa part qu’une cinquantaine de personnes avaient été arrêtées au cours de la nuit.

Les opposants demandent l’annulation du décret présidentiel et le report du référendum

Partisans du président Mohamed Morsi et opposants au gouvernement s’opposent sur le récent décret présidentiel annoncé le 22 octobre dernier.

Grâce à cette « déclaration constitutionnelle », le président Morsi s’est octroyé de nombreux pouvoirs. Il a ainsi placé toutes ses décisions à l’abri d’un recours de la justice et a empêché dans le même temps le pouvoir judiciaire d’étudier une recours, porté par l’opposition, concernant la composition de l’Assemblée constituante, accusée d’être dominée par les islamistes.

Les manifestants de l’opposition demandent également l’annulation du référendum du 15 décembre prochain. Lors de ce scrutin, les Egyptiens sont appelés à se prononcer sur le projet de loi fondamentale adopté par la commission constituante. Cette Constitution est accusée, par les opposants, de mettre à mal les droits fondamentaux de la population comme la liberté d’expression, de religion, et le droit des femmes.

Un quatrième conseiller du président quitte son poste

Certaines manifestations se sont également déroulées en province, notamment à Ismailiya et à Suez où les locaux des Frères musulmans ont été incendiés.

Dans le même temps, un conseiller du président, Mohammed Esmat Seif Eddawla, a annoncé sa démission. Il est le quatrième à quitter son poste en signe de protestation.

Face à ce nouveaux chaos en Egypte, Mohamed El-Baradei, ancien secrétaire général de l’Agence pour l’Energie atomique et prix Nobel de la paix 2005, actuellement à la tête du groupe de responsables de l’opposition a annoncé être prêt à dialoguer avec le gouvernement, uniquement si le décret présidentiel était annulé.

« Nous sommes prêts au dialogue si le décret constitutionnel est annulé […] et si le référendum sur la Constitution est reporté, » a-t-il affirmé.

Ce dernier a également accusé le président et le gouvernement d’être « entièrement responsables » des violences qui sévissent en Egypte.

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