Site icon La Revue Internationale

État de Palestine: la réplique israélienne n’a pas tardé

benjamin-netanyahu-upourgeio_exoterikon.jpgbenjamin-netanyahu-upourgeio_exoterikon.jpg

[image:1,l]

Israël avait annoncé des représailles et l’État hébreu n’a pas attendu pour montrer sa désapprobation à la suite de l’adoption de la Palestine comme État non-membre observateur des Nations unies.

Israël gèle des fonds palestiniens

À peine trois jours après l’accueil de l’Autorité palestinienne dans les rangs de la communauté internationale, jeudi 29 novembre, Israël entame une campagne de punition contre les Palestiniens.

L’État hébreu a annoncé dimanche 2 décembre le blocage du transfert des taxes collectées par les autorités israéliennes pour la Palestine.

Le ministre israélien des Finances, Youval Steinitz, l’a annoncé en Conseil des ministres : « Nous avons dit dès le début que le rehaussement du statut de la Palestine à l’ONU ne se produirait pas sans réaction de la part d’Israël », a-t-il déclaré.

« Je n’ai pas l’intention de transférer les taxes dues à l’Autorité palestinienne ce mois-ci. Elles seront utilisées pour rembourser les dettes dues par l’Autorité palestinienne à la compagnie nationale d’électricité israélienne », a expliqué Youval Steinitz.

Chaque mois, et dans le contexte des conventions provisoires de paix entre les deux pays, Israël collecte une centaine de millions de dollars de taxe qu’elle reverse ensuite à l’Autorité palestinienne.

3000 logements supplémentaires en construction dans les colonies

Israël a également décidé de donner un nouvel élan à la colonisation du territoire palestinien en annonçant la construction de 3000 logements supplémentaires situés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

« Nous sommes en train de construire et nous poursuivrons ces constructions à Jérusalem et dans toutes les zones qui relèvent de l’intérêt stratégique d’Israël », a averti, dimanche 2 décembre Benjamin Netanyahu en ouvrant le Conseil des ministres.

« La réponse à l’attaque contre le sionisme et contre l’État d’Israël doit nous conduire à augmenter et accélérer la mise en œuvre des plans de construction dans toutes les zones où le gouvernement a décidé de bâtir », a-t-il ajouté.

La presse israélienne partagée

Face à cette provocation de l’Etat hébreu, les réactions intérieures et étrangères ne se sont pas fait attendre.

En Israël, la presse de tout bord s’est montrée surprise par les premières réactions du gouvernement israélien.

« Ce qui est particulièrement surprenant, c’est la violation par Israël de son engagement auprès des États-Unis de ne pas construire dans la zone E1, sachant qu’une telle construction empêcherait l’établissement d’un État palestinien en Cisjordanie. Après que les États-Unis ont été pratiquement les seuls à défendre la cause d’Israël aux Nations unies, Israël les récompense avec une retentissante claque dans la figure », peut-on lire dans le quotidien, traditionnellement de gauche, Haaretz.

« Jeudi dernier, Abou Mazen (surnom de Mahmoud Abbas) a prononcé un discours de haine qui constituait une claque dans la figure de tous ceux qui l’avaient soutenu », affirme pour sa part Ben-Dror Yemini dans le journal de droite Maariv. « Maintenant, le gouvernement israélien a retourné la situation avec sa décision de construire des milliers de logements dans une zone extrêmement controversée afin de montrer au monde que ce n’est pas Abou Mazen qui lui crache à la figure, mais Israël », ajoute-t-il encore.

La France dément vouloir rappeler son ambassadeur

Le quotidien Haaretz a également révélé que les gouvernements français et britannique réfléchissaient à l’éventualité de rappeler leurs ambassadeurs en Israël, à la suite de ce coup de force engagé par l’État hébreu.

Face à cette affirmation, le ministère français des Affaires étrangères a démenti, lundi 3 décembre, estimant qu’il y a « d’autres moyens de manifester » la « désapprobation » de la France auprès s’Israël.

Quitter la version mobile