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Malgré la mobilisation de l’opposition, la constitution adoptée à 64%

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Selon les premières déclarations égyptiennes, le projet de Constitution, défendu par les islamistes et proposé au peuple égyptien à l’occasion d’un référendum dont la deuxième partie s’est déroulée samedi 22 décembre, aurait été approuvé par la majorité des votants.

Une constitution liberticide

Selon ces chiffres, proclamés par les islamistes au pouvoir, le « oui » aurait remporté 64% des voix. Ces résultats, officieux, doivent être confirmés par la commission électorale. Cette dernière n’a pas fixé de date officielle pour proclamer les résultats.

Depuis plusieurs semaines, le projet de Constitution fait débat en Egypte. Soutenue par les islamistes et le président Mohamed Morsi au pouvoir, la loi fondamentale est contestée par une grande partie de l’opposition égyptienne regroupée derrière le Front de salut national. Le FSN est composé de laïcs, de libéraux, de chrétiens coptes et de partisans de l’ancien régime. Une opposition hétérogène qui ne se retrouve unie que par la volonté de ne pas perdre les acquis de la révolution par cette Constitution jugée liberticide.

En effet, rédigée par une commission à majorité islamiste, la constitution égyptienne est accusée de réduire fortement les droits fondamentaux des Egyptiens, notamment la liberté de religion et d’expression, ainsi que le droit des femmes.

Un taux de participation extrêmement faible

Selon les chiffres publiés par la Confrérie des Frères musulmans sur Twitter, seuls 32% des Egyptiens se seraient déplacés à l’occasion de la deuxième partie de ce scrutin. Un chiffre expliqué notamment par le boycott de nombreux partis d’opposition.

Cette opposition compte désormais faire appel et le Front de salut national a d’ores et déjà annoncé qu’il contestait les résultats en raison de « fraudes », « de violations » et « d’irrégularités » survenus au cours du scrutin.

« Il est sûr que le résultat du référendum est dû à la fraude, aux violations et aux irrégularités constatées, » a ainsi déclaré le FSN dans un communiqué publié à l’issue de ce deuxième tour, après que plusieurs plaintes aient été déposées.

Le référendum « n’est pas la fin du chemin mais seulement une bataille dans cette longue lutte autour de l’avenir de l’Egypte, » peut-on encore lire dans le communiqué.

« Nous maintiendrons le plus haut degré d’union et de cohésion. Nous sommes prêts à participer à toutes les batailles démocratiques, » a pour sa part déclaré Hamdeen Sabbahi, nationaliste de gauche et membre de la direction du FSN.

Une avancée démocratique selon les islamistes

Du côté présidentiel, la victoire du « oui » à ce référendum contesté est considérée comme une approbation de la politique de Mohamed Morsi, président élu le 17 juin dernier.

Le Parti de la justice et de la liberté (PJL), branche politique des Frères musulmans, s’est félicité de cette avancée dans la phase de transition politique que vit l’Egypte depuis la chute d’Hosni Moubarak en 2011.

« Le peuple égyptien continue sa marche vers la finalisation de la construction d’un Etat démocratique moderne, après avoir tourné la page de l’oppression, » a ainsi déclaré le parti au pouvoir.

« Nous tendons la main à tous les partis politiques et toutes les forces nationales pour dessiner ensemble les contours de la période à venir et j’espère que nous allons tous commencer une page nouvelle, » a poursuivi le président du Parti de la justice et de liberté, Saad El-Katatni, sur son compte Twitter.

Vers de nouvelles élections législatives

La crise politique qui dure depuis plusieurs semaines en Egypte a été marquée par un évènement nouveau, samedi 22 décembre lorsque le vice-président Mahmoud Mekki a annoncé sa démission du pouvoir.

Une autre démission est également l’objet de nombreuses rumeurs depuis plusieurs jours, celle de Farouk al-Oqda, gouverneur de la Banque centrale. Cette démission a dans un premier temps été annoncée par la télévision d’Etat avant d’être démentie peu de temps après.

Après la proclamation des résultats officiels, la Constitution égyptienne devra être ratifiée. Le Sénat égyptien récupèrera alors les pouvoirs législatifs dans l’attente de nouvelles élections législatives qui verront la formation d’une nouvelle Assemblée nationale.

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