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Nasrin Soutoudeh, une Iranienne au service des droits de l’Homme

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L’avocate iranienne des droits de l’Homme, Nasrin Soutoudeh, emprisonnée depuis août 2010, a mis un terme à sa grève de la faim entamée le 17 octobre dernier.

Une grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention

Emprisonnée depuis août 2010 pour son action en faveur des droits de l’homme, Nasrin Soutoudeh avait entamé une troisième grève de la faim depuis sa mise en détention pour protester contre les restrictions imposées aux visites de sa famille et le harcèlement dont ses proches sont victimes.

Nasrin Soutoudeh aurait pris sa décision après que deux députés, Mohammad Reza Tabesh et Mohammad Hassan Aboutorabi-Fard, vice-président du Parlement iranien, ont effectué des démarches afin que ces restrictions soient levées.

« Avec l’aide et l’intervention des chefs des pouvoirs judiciaire et législatif, la grève de la faim de Nasrin Sotoudeh a été arrêtée », a confirmé Mohammad Reza Tabesh à l’agence Isna.

« J’espère que ce genre d’intervention renforce l’espoir des gens pour obtenir leurs droits et empêchera les ennemis d’exploiter » de telles situations, a ajouté Mohammad Reza Tabesh.

Nasrin Soutoudeh, prix Sakharov 2012 du Parlement européen, a été condamnée en août 2010 à onze ans de prison en raison de son action en faveur des droits de l’Homme.

Avocate au service des femmes et des enfants maltraités

Née en 1963 dans une famille de classe moyenne, Nasrin Soutoudeh a étudié le droit international à l’université Sahid Beheshti de Téhéran. Après avoir travaillé durant deux ans au bureau du droit du ministère iranien du Logement, puis à la section du droit de la banque d’État Tejarat, Nasrin Soutoudeh a passé l’examen du barreau en 1995.

À partir de cette année, Nasrin Soutoudeh s’est consacrée à la défense des femmes et des enfants maltraités.

Nasrin Soutoudeh est mariée à Reza Khandan. Ils ont deux enfants ensemble.

Trois grèves de la faim

Cible des autorités iraniennes depuis plusieurs années, Nasrin Soutoudeh a été arrêtée le 4 septembre 2010 après que les forces de police ont dévalisé son bureau.

Inculpée pour « diffusion de propagande » et « conspiration mettant en danger la sécurité de l’État », Nasrin Soutoudeh est placée en détention.

C’est alors qu’elle entame sa première grève de la faim. Le 25 septembre 2010, quelques jours après son emprisonnement, Nasrin Soutoudeh cesse de s’alimenter pour dénoncer l’interdiction faite à sa famille de lui rendre visite et de lui téléphoner. Elle y met fin moins d’un mois après, le 23 octobre.

À peine quelques jours plus tard, le 31 octobre, elle commence une deuxième grève de la faim. Cette fois-ci, Nasrin Soutoudeh entame une grève sèche. Elle ne s’alimente plus et ne boit plus d’eau.

Quelques semaines après, la justice iranienne condamne Nasrin Soutoudeh a onze ans de réclusion pour « activités mettant en danger la sécurité nationale » et « propagande orientée contre le régime », une peine assortie d’une interdiction de pratiquer le métier d’avocat et de quitter le pays pendant vingt ans.

Sa troisième grève de la faim démarre le 17 octobre 2012. Par cet acte, Nasrin Soutoudeh se bat pour que sa fille Mehraveh retrouve ses droits à la suite d’une interdiction judiciaire des autorités iraniennes de quitter son pays.

La communauté internationale se mobilise

La communauté internationale s’est engagée depuis longtemps en faveur de la libération de Nasrin Soutoudeh. En octobre 2010, à la suite de son arrestation, l’ONG Human Rights Watch, la Commission internationale des juristes, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, la Ligue iranienne de Défense des Droits de l’Homme, l’Union internationale des avocats et l’Organisation mondiale contre la torture ont rendu publique une déclaration commune avec Amnesty International pour demander la libération immédiate de l’avocate des droits de l’Homme.

La communauté internationale réclame régulièrement la libération de Nasrin Soutoudeh. Récemment, une commission du Parlement iranien a annoncé qu’elle allait examiner de nouveau la situation de la prisonnière.

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