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Un an plus tard, une Égypte plus que jamais divisée

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Fin 2011, nous quittions un pays en pleine élections législatives. Les premiers combats politiques de l’ère post-Moubarak s’amorçaient et déjà se dessinaient deux camps : les libéraux de la place Tahrir, ceux qui, durant plusieurs longs mois, ont mené leur révolution à bout de bras et les Frères musulmans qui, après des décennies d’exclusion de la vie politique égyptienne, revenaient sur le devant de la scène, un projet politique bien ficelé pour la nouvelle Égypte.

Ce Printemps arabe qui n’en finit pas

Un an plus tard, les deux camps sont toujours à leurs postes, l’Égypte a évolué, mais le projet politique et démocratique de cet enfant du Printemps arabe est toujours aussi incertain.

Entre fantômes de l’ancien régime, menace islamiste et salafiste, idéaux révolutionnaires bâillonnés, l’Égypte de Mohamed Morsi et des Frères musulmans se trouve aujourd’hui dans une situation inconfortable qui fait planer la menace d’un nouveau soulèvement.

Et si l’Égypte n’avait tout simplement pas fini sa révolution ?

L’armée s’accroche à son trésor

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Elément central de la vie politique égyptienne, l’armée a toujours bénéficié d’un traitement de faveur durant l’ère Moubarak. En assurant l’intérim du pouvoir, ce sont ses nombreux avantages que les militaires du Conseil suprême des forces armées ont tenté de protéger coûte que coûte.

Après la large victoire des Frères musulmans aux élections législatives de l’hiver 2012, un véritable bras de fer s’est alors déroulé entre l’armée et les islamistes vainqueurs.

Un bras de fer politique lourd d’enjeux. Pour l’armée, il fallait alors réussir à garder une mainmise sur le pouvoir, tout en protégeant son empire économique, évalué selon de nombreux experts à 40% du PIB national. Pour l’armée, tout l’enjeu était de récupérer l’intégralité des pouvoirs et d’écarter cet ennemi numéro 1 protégé par l’ancien ennemi numéro 1, Hosni Moubarak.

C’est une saga en de nombreux épisodes qui s’est alors déroulée sous les yeux des Égyptiens. Une saga qui s’est achevée au lendemain de l’élection de Mohamed Morsi à la présidence, lorsque celui-ci a finalement écarté le maréchal Hussein Tantaoui du Conseil suprême des forces armées, et a retiré, par décret, les prérogatives politiques des militaires.

Aujourd’hui absents de la vie politique, l’armée n’en demeure pas moins la caution morale de l’Égypte, notamment aux yeux des États-Unis qui accordent une grande aide financière à l’Égypte en échange du respect des accords de Camp-David.

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Un président, Frère musulman et « pharaon »

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Mohamed Morsi président. Pour la première élection démocratique du pays, les Égyptiens ont choisi un Frère musulman.

Après une longue campagne électorale durant laquelle de nombreux candidats, d’horizons politiques radicalement opposés, se sont affrontés pour offrir un projet politique à l’Égypte, le candidat du Parti de la justice et de la liberté (PJL) ouvre la voie d’une nouvelle ère.

En Égypte, l’ambiance est mitigée. La place Tahrir attend, sceptique, de voir ce qu’un président islamiste pourrait offrir de démocratie aux révolutionnaires qui ont écarté l’ancien tyran. Les chrétiens sont inquiets, le projet de Mohamed Morsi pourrait mettre leur communauté en danger. Les islamistes se réjouissent : après des années d’exclusion, ils obtiennent les clés du pays.

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Premiers pas sur la scène internationale

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À peine arrivé au pouvoir, le président Mohamed Morsi, ambitieux de faire de l’Égypte une puissance régionale, se confronte à la réalité du terrain diplomatique.

Alors que la communauté internationale s’interroge sur les premières mesures que prendra le président islamiste, Mohamed Morsi donne le ton en affrontant la première crise au Sinaï.

Face aux activités terroristes qui se sont installées sur cette bande de terre qui la sépare d’Israël, l’Égypte se montre résolue.

Le président égyptien affirme également vouloir renouer avec l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad, avec qui l’Égypte n’a plus de relations depuis des années.

Face à Israël, au grand soulagement des États-Unis, l’Egypte se montre raisonnable.

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Le réveil de la Place Tahrir

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Après un président, il fallait une constitution pour la nouvelle Égypte. La lutte a été longue, les revendications de la révolution passionnées et les combats violents, mais l’Égypte s’apprête à signer sa première loi fondamentale, celle qui devra mettre un terme à une trop longue période de transition politique.

L’année 2012 ne clôt pas le chapitre de cette lutte constitutionnelle entre les différentes forces en présence en Égypte et nul ne sait aujourd’hui si le pays sera véritablement doté de cette constitution islamiste tant l’opposition au président Morsi tentera, par tous les moyens, de faire valoir ses droits.

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Le président des islamistes

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À président islamiste, politique islamiste. Les premiers symboles de l’islam radical ont fait leur apparition rapidement dans une Égypte traditionnellement modérée.

Les femmes ont été les premières à observer ces changements.

Une nouvelle force a également fait son apparition sur la scène politique égyptienne : les salafistes. Fort d’un très bon score lors des élections législatives, les fondamentalistes musulmans ont également cherché à se faire une place dans la société.

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L’ombre d’Hosni Moubarak plane sur l’Égypte

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L’ancien régime est toujours vivant et il s’incarne par un Hosni Moubarak fatigué, malade, et condamné lors d’un procès historique en début d’année.

Donné à plusieurs reprises pour « mort » ou « en mort cérébrale », Hosni Moubarak est bel et bien vivant.

Soigné dans une prison politique proche du Caire, Hosni Moubarak est également encore vivant dans de nombreux esprits contre-révolutionnaires qui s’oppose aujourd’hui au président Mohamed Morsi.

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