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La nouvelle a été transmise par l’équipe de neuroscientifiques de l’université Ben Gourion de Beersheva (au sud d’Israël), le chef du service d’imagerie médicale de l’hôpital de Soroka ainsi qu’un neurochirurgien de l’université de Los Angeles, le professeur Martin Monti : Ariel Sharon, bientôt 85 ans, aurait montré « une activité cérébrale importante », lors d’un examen IRM. L’ancien Premier ministre israélien était dans le coma depuis sept ans.
Réactions à la voix de son fils
« Ariel Sharon, présumé être dans un état végétatif depuis 2006 en raison d’une hémorragie au cerveau, a fait l’objet d’un examen au scanner afin de déterminer l’étendue et la qualité de l’activité de son cerveau, en utilisant des méthodes récemment développées par le Pr Monti et ses collaborateurs », a expliqué l’équipe médicale dans un communiqué.
« Les scientifiques ont montré à M. Sharon des images de sa famille, lui ont fait écouter la voix de son fils et ont eu recours à des stimulations tactiles pour savoir jusqu’à quel point son cerveau réagissait à des stimuli extérieurs », ajoute-t-elle. « À leur surprise, une importante activité cérébrale a été observée à chaque test dans des zones spécifiques du cerveau ». Mais le professeur Martin Monti préfère rester prudent : « Toutefois, les éléments recueillis n’ont pas indiqué clairement si M. Sharon percevait de façon consciente ces informations », a-t-il estimé.
Pas de grand enthousiasme pour autant
Ariel Sharon est dans un état végétatif depuis le 4 janvier 2006, à la suite d’un AVC foudroyant. C’est donc dans le plus grand secret que l’ancien Premier ministre israélien a été transféré de sa chambre dans un hôpital spécialisé de la banlieue de Tel-Aviv, à l’hôpital Soroka de Beer-Sheva, la capitale du Néguev, pour passer cette série de nouveaux examens.
Les médecins qui le suivent depuis sept n’ont pas voulu manifester trop d’enthousiasme, soulignant que rien n’avait changé dans l’état du patient, toujours à un « niveau de conscience très bas ». « Voilà des années qu’il réagit par des mouvements oculaires ou des doigts à des stimulations par la voix et par l’image », a préféré nuancer l’équipe médicale du centre hospitalier de Tel HaShomer qui connait bien les comportements de l’ancien Premier ministre israélien.
Les fils veulent maintenir leur père en vie
Dans un livre paru en France au printemps 2012 sous le titre Sharon : The Life of a Leader (Sharon, la vie d’un chef), le fils cadet du Premier ministre, Gilad, expliquait pourquoi son frère Omri et lui-même avaient pris la décision de maintenir leur père en vie : « Une décision instinctive et dictée par l’amour filial qui, ensuite, s’est avérée médicalement justifiée », écrit-il. « Le scanner fait dès l’arrivée à l’hôpital, le 4 janvier au soir, avait été mal interprété. »
Pour Gilad, cela ne fait aucun doute, son père n’est pas inconscient : « Quand il est éveillé, il me regarde et, à ma demande, il bouge les doigts… Je suis sûr qu’il m’entend… », estime-t-il. Une certitude qui pousse ces deux hommes à assurer une présence permanente dans la chambre de leur père n’hésitant pas à lui faire la lecture ou lui faire écouter de la musique.
Peut-on sortir du coma à son âge ?
Si l’initiative est respectable, de nombreux médecins n’hésitent pas à qualifier ce maintien en vie d’acharnement thérapeutique : « Son cerveau n’a plus que la taille d’un pamplemousse. Seule la partie qui permet à son corps et à ses organes vitaux de fonctionner est normale. Mais, à part cela, il n’y a rien. Seulement du liquide », confiait un des membres de l’équipe médicale à un journaliste du Point en 2012.
Personne ne peut prévoir si l’ancien Premier ministre sortira un jour de ce coma qui le paralyse, mais force est de constater que son âge avancé – 85 ans le 26 février prochain – ne risque pas de l’aider. Selon les spécialistes du sujet, l’âge pèse sur le pronostic vital des personnes plongées dans le coma. Plus la personne est jeune plus ses capacités de récupération seront facilitées. Cependant, tout peut arriver : une sortie du coma est peu probable mais pas impossible à ce stade.