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Iran: les conservateurs se disputent l’après-Ahmadinejad

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Le scénario du prochain scrutin présidentiel iranien demeure assez flou, le casting des candidats incertain. Une chose est sure : à Téhéran, le pouvoir conservateur est déterminé à ne pas laisser se reproduire le scénario d’il y a quatre ans.

Un camp réformateur muselé et divisé

Au lendemain de l’élection de juin 2009, la contestation des résultats – et de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad – par le camp réformateur avait déclenché la plus grave crise qu’ait connue la République islamique depuis sa création, en avril 1979.

Pendant plusieurs semaines, des centaines de milliers d’Iraniens s’étaient révoltés contre le régime et la manipulation des résultats électoraux. Le bilan avait été lourd – plusieurs dizaines de morts et des milliers d’arrestations –, mais Mahmoud Ahmadinejad avait résisté.

En résidence surveillée depuis le 14 février 2011, les deux leaders réformateurs de la révolution verte, Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, ne pourront plus se représenter – et le régime n’entend pas leur pardonner d’ici juin prochain.

Le camp réformateur devrait se présenter diviser, certaines factions optant pour le boycott du scrutin. Parmi les candidats potentiels, le nom de Mohammed Reza Aref, ancien vice-président de Mohammad Khatami revient souvent – et, en décembre dernier, interrogé sur cette éventualité, il n’a pas totalement écarté la possibilité de se lancer dans la course.

Mohammad Khatami lui-même, président de 1997 à 2005, est pressé par certains de solliciter un troisième mandat. Il n’a pas encore donné sa réponse.

Une coalition de conservateurs

À six mois de l’échéance, personne ne s’est encore déclaré ouvertement candidat. Mais les rumeurs et les pressions vont bon train…

Mohammad Bagher Ghalibaf, le maire de Téhéran, ne fait pas mystère de ses intentions. Ali Velayati, ministre des Affaires étrangères pendant dix-sept ans – et désormais très proche du Guide suprême, Ali Khamenei – fait figure aussi de candidat probable. Tout comme Gholam Ali Haddad Adel, un député conservateur. Les trois hommes viennent de former une coalition et il semblerait qu’ils décident entre eux lequel d’eux trois sera le plus légitime et le plus compétent.

Mostafa Pourmohammadi, directeur du Bureau général de l’inspection du pays et ancien ministre de l’Intérieur de Mahmoud Ahmadinejad, a également fait valoir, le 18 décembre, qu’il était sur le point de se déclarer candidat.

Un scénario à la Poutine-Medvedev ?

Le cas d’Esfandiar Rahim Mashaie nourrit de nombreuses spéculations. Ce proche conseiller du président iranien, bête noire des conservateurs proches d’Ali Khamenei après des propos peu amènes sur les religieux et sur l’amitié entre les peuples iranien et israélien, pourrait lui aussi se porter candidat. Dans le cadre d’un « ticket » avec Mahmoud Ahmadinejad, il serait chargé de lui préparer le terrain pour dans quatre ans. Comme Dmitri Medvedev a pu le faire pour Vladimir Poutine…

Aux termes de la constitution iranienne, le président n’est pas le chef de l’État. Ces fonctions sont exercées par le Guide suprême élu à vie. À l’heure actuelle, c’est l’Ayatollah Ali Khamenei.

Le 14 juin, se dérouleront également des élections municipales.

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