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L’Iran envoie un singe dans l’espace, les États-Unis s’inquiètent

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Un primate à 120 kilomètres d’altitude

Le ministère de la Défense iranien a annoncé lundi avoir réussi avec succès l’envoi d’une capsule contenant un singe à 120 kilomètres d’altitude. Selon les médias iraniens, le singe serait revenu vivant de son voyage sub-orbital.

Pendant les célébrations du 34ème anniversaire de la victoire de la révolution islamique de 1979, à la mi-janvier, Téhéran avait annoncé son projet d’envoyer un primate dans l’espace début février. Selon les médias iraniens, c’est chose faite.

Déjà en octobre 2011 l’Iran avait mené une première tentative pour envoyer un singe dans l’espace, qui s’était soldée par un échec. Le pays a par ailleurs réussi le lancement de trois satellites en 2009, et une capsule contenant un rat, des tortues et des insectes en février 2010.

L’agence de presse iranienne IRNA, qui a déclaré que le tir avait eu lieu la semaine dernière, n’a cependant pas précisé dans quel type de fusée le singe a été lancé ni à quel endroit le lancement s’est déroulé. La chaîne de télévision iranienne Al-Alam a diffusé quelques images, sur lesquelles on peut voir un petit singe immobilisé dans un siège attaché à une capsule. Il aurait ensuite été placé dans une fusée de la taille d’un missile balistique.

Les États-Unis s’inquiètent du programme spatial iranien

La porte-parole du département d’État américain, Victoria Nuland, a réagi au lancement : « J’ai vu les images de ce pauvre petit singe se préparant à aller dans l’espace. Nous n’avons aucun moyen de confirmer d’une manière ou d’une autre ce qui est arrivé à ce primate », a-t-elle déclaré.

« Tout lancement dans l’espace d’un engin capable de placer un objet en orbite est directement lié au développement de missiles balistiques de longue portée », a-t-elle affirmé, rappelant que la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l’ONU interdisait à l’Iran de mener des activités liées à des missiles balistiques, capables de porter des armes nucléaires.

La communauté internationale, qui suit de près les activités spatiales iraniennes, craint que l’Iran ne développe des lanceurs balistiques à longue portée, et a récemment condamné les lancements de satellites iraniens dans l’espace.

Un lancement pas si puissant

Cependant, le lancement suborbital d’une capsule, à 120 kilomètres de la terre, est beaucoup moins complexe que celui d’un vol orbital, où le satellite est placé en orbite autour de la Terre.

« Entre une fusée suborbitale et un lanceur qui place un objet en orbite, il y a autant de différence en termes de puissance qu’entre une 2CV et un TGV ou un vélo et une Ferrari », explique Christophe Bonnal, expert des lanceurs au Cnes, au Figaro.

À terme, l’Iran souhaite envoyer un homme dans l’espace« d’ici cinq à huit ans ».

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