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Naftali Bennett, le millionnaire sioniste qui veut déloger Netanyahu

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Il n’a fallu que peu de temps à Naftali Bennett pour se faire un nom en Israël et pour devenir, en l’espace de quelques semaines seulement, le pire ennemi de Benyamin Netanyahu à l’aube des élections législatives.

Le vent tourne pour Benjamin Netanyahu

Pire ennemi car vrai danger pour les projets du Premier ministre. Naftali Bennett, homme d’affaires millionnaire et leader de l’extrême droite israélienne est désormais l’homme dont Benjamin Netanyahu doit se méfier.

Tout a été très vite. Il y a quelques semaines, le Premier ministre israélien semblait encore imbattable et les élections législatives qui se dérouleront dans une quinzaine de jours semblaient jouées d’avance.

Mais le vent a fini par tourner pour Benjamin Netanyahu et tout a commencé lorsque Yuval Diskin, ancien chef des services secrets, a fait une déclaration publique durant laquelle il a déclaré que le Premier ministre Netanyahu n’était pas « digne de confiance » et « inconstant ».

L’un gagne quand l’autre perd

Dans le même temps, le discours populiste de Naftali Bennett faisait son chemin dans les esprits israéliens et la success story de ce sioniste engagé séduisait de plus en plus.

C’est alors que Benjamin Netanyahu, face à cet adversaire qui, il y a quelques années encore, était un de ses proches, a dû changer de méthode et de message. Pour convaincre de nouveau, il a même été contraint de lancer un appel aux votes à la radio.

Pourtant, la chute des intentions de vote en faveur de Benjamin Netanyahu a poursuivi son chemin quand celles de Naftali Bennett ont continué à augmenter.

Un sioniste millionnaire

Celui qui fait rêver les jeunes israéliens s’incarne désormais en la personne de Naftali Bennett.

Né le 25 mars 1972, Naftali Bennett est issu d’une famille israélienne qui, après avoir émigré aux États-Unis, est revenue vivre en Israël après la Guerre des Six Jours.

À la suite de son son service militaire, Naftali Bennett a entamé des études de droit à l’université hébraïque de Jérusalem.

Après avoir obtenu son diplôme, Naftali Bennett crée la société Cyota, une entreprise de création de logiciels anti-fraude, vendue quelques années plus tard à la société RSA Security pour 145 millions de dollars.

Très religieux, Naftali Bennett s’engage vite en politique.

De l’entreprenariat à la politique

C’est après la seconde guerre du Liban que Naftali Bennett rejoint l’opposition du camp de Benjamin Netanyahu. Il devient son directeur de cabinet de 2006 à 2008. Durant ces années, il participera notamment à la campagne de l’actuel Premier ministre pour la direction du Likoud.

Son engagement va plus loin. Fervent défenseur du sionisme, il est nommé en 2010 directeur général du conseil Yesha (conseil qui réunit toutes les municipalités des colonies juives). C’est à ce poste qu’il se battra avec vigueur contre le gel des opérations de colonisation en 2010.

L’année suivante, il fonde le mouvement Mon Israël, avec Ayelet Shaked. Cette organisation qui se décrit comme un groupe d’extrême droite pour promouvoir l’activité sioniste en Israël compterait aujourd’hui 80 000 membres.

Candidat pour le Foyer juif

Lancé en politique, Naftali Bennett fonde un nouveau mouvement en avril 2012. Yisraelim, mouvement sioniste qui promeut le dialogue entre communautés religieuses et non-religieuses est créé au moment où il quitte le Likoud pour rejoindre le Foyer juif, parti israélien d’extrême droite.

Lorsqu’il intègre le Foyer juif, Naftali Bennett annonce qu’il compte briguer la présidence du parti. C’est chose faite le 6 novembre dernier, lorsqu’il est élu avec 67% des voix.

Un « plan Bennett » pour Israël

Son projet politique pour Israël, notamment pour ce qui concerne la gestion du conflit israélo-palestinien, se résume en quelques mots. Naftali Bennett veut mettre en pratique son « plan Bennett ».

Un plan qui suggère l’annexion de toute la zone C de Cisjordanie au territoire d’Israël. Ce projet donnerait la nationalité israélienne au 50 000 Palestiniens qui vivent sur ce territoire.

Dans le même temps, Israël mettrait en place les conditions d’une totale liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie ainsi qu’une grande opération de développement d’infrastructures et de structures industrielles.

Les zones A et B resteraient sous autonomie palestinienne, mais c’est l’armée israélienne qui en assurerait la sécurité.

En termes d’économie, Naftali Bennett se prononce pour un libéralisme qui favoriserait la croissance. Il souhaite une grande politique sociale pour soutenir les plus vulnérables de la société.

Naftali Bennett en appelle également au non-monopole des grands magnats israéliens qui étranglent l’économie. Selon lui, la clé pour réduire les disparités se trouve dans l’égalité des chances et le droit à l’éducation.

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