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Référendum sur l’UE après 2015: réactions au discours de D. Cameron

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Le Premier ministre britannique a indiqué dans la matinée du 23 janvier qu’il souhaitait mettre en place un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, appelant à recentrer la relation de son pays avec l’Union européenne « sur le marché unique ». Une déclaration qui ne cesse de susciter de vives réactions, à commencer par certains de ses compatriotes, comme le vice-Premier ministre britannique lui-même, Nick Clegg : « Des années et des années d’incertitude du fait d’une renégociation interminable et mal cadrée de notre place en Europe sont contraires à l’intérêt national parce que cela affecterait la croissance et l’emploi », a-t-il lancé sur la BBC.

Réactions en Europe

Le président du Parlement européen Martin Schulz a choisi de réagir sur son compte Twitter : « Nous avons besoin d’un Royaume-Uni membre à part entière, qui ne reste pas ancré dans le port de Douvres », a-t-il posté avant d’ajouter : « L’Europe à la carte de M. Cameron n’est pas une option. Nous devons nous concentrer sur la façon de ramener la croissance et des emplois en Europe plutôt que perdre notre temps dans des discussions sur des changements de traités ». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a estimé quant à lui que « l’Allemagne souhaite que le Royaume-Uni reste un élément actif et constructif de l’Union européenne ».

« L’idée de base est de renégocier individuellement la position britannique au sein de l’UE. Je peux vous dire que c’est impossible », a affirmé à la BBC, Guy Verhofstadt, principal porte-voix des fédéralistes au Parlement européen. « Si vous commencez à donner des statuts individuels à chaque État membre, cela sera la fin de l’Union et la fin du marché intérieur. Parce que la France dirait alors « nous voulons aussi un statut individuel sans règles de concurrence, parce qu’elles ne nous plaisent pas ». Et l’Allemagne demanderait un marché intérieur, mais pas pour les services, parce qu’elle ne le veut que pour les biens », a-t-il expliqué.

« Nous sommes naturellement prêts (…) à discuter des souhaits britanniques », a déclaré la chancelière allemande en réponse à une question en marge d’une conférence de presse avec le président béninois Thomas Boni Yayi, tout en précisant : « Mais nous ne devons pas perdre de vue que d’autres pays ont aussi des souhaits et que nous devons in fine trouver un compromis équilibré ». « Nous avons encore du temps et pour moi, ce qui est en tête de l’ordre du jour, c’est de trouver un plan budgétaire à moyen terme ,car cela conditionne aussi la croissance en Europe, et qu’il est également dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que notre économie redémarre », a par ailleurs souligné Angela Merkel.

Réactions en France

Selon la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, François Hollande aurait « manifesté son souhait que le Royaume-Uni demeure au sein de l’Union européenne et rappelé qu’être membre de l’UE comportait un certain nombre d’obligations ». « L’Europe à laquelle nous croyons est un pacte de solidarité qui vaut pour tous les États membres, sinon elle n’est pas la solidarité », a-t-elle précisé.

Un avis partagé par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a déclaré qu’on ne pouvait pas faire « l’Europe à la carte » : « L’Europe, mettons que ce soit un club de football, on adhère à ce club de football, mais une fois qu’on est dedans, on ne peut pas dire qu’on joue au rugby », a-t-il expliqué sur France Info. « Ça risque d’être dangereux pour la Grande-Bretagne elle-même. Picorer à la carte n’est pas une option », a-t-il ajouté.

« La Grande-Bretagne est un membre particulier de l’Union européenne, bien sûr, depuis l’origine elle n’est pas dans les accords de Schengen, mais en même temps, elle est extrêmement utile », a estimé le ministre de l’Économie Pierre Moscovici sur BFM TV. « L’esprit européen, c’est aussi de respecter la diversité, l’Europe c’est l’unité dans la diversité », a-t-il ajouté. « Je suis partisan d’une Europe unie et d’une Europe qui soit différenciée, une Europe où certains puissent avancer plus vite que d’autres ».

De son côté, le député UDI de l’Eure Hervé Morin s’est plutôt réjoui de ce projet de référendum. Sur Twitter, le président du Nouveau Centre a estimé que « ce ne serait pas une si mauvaise nouvelle…». Un avis partagé par le Front national. Le vice-président du parti, Florian Philippot, a salué dans un communiqué « l’esprit très démocratique du gouvernement britannique », un pays « où il n’est pas imposé aux opinions publiques cette alternative idiote entre la mort et le carcan européiste. »

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