Site icon La Revue Internationale

Tzipi Livni, un agent du Mossad au gouvernement?

[image:1,l]

Le centre israélien n’est pas en position de force pendant cette campagne électorale où la droite de la droite séduit de plus en plus de votants.

Le centre peine à trouver sa place

En haut de la liste, l’alliance entre le Likoud de Benyamin Netanyahu et le parti Israël Beitenou, qui malgré une légère baisse dans les sondages devrait s’arroger un nombre important de sièges à la Knesset.

Cette baisse, la coalition la doit à la soudaine popularité de Naftali Bennett, candidat star et millionnaire du Foyer Juif qui, plus le scrutin approche, plus ses ambitions grandissent

Face à cette droite forte et attendue en masse à la Knesset, Tzipora Malka Livni, plus connue sous le nom de Tzipi Livni et chef du parti HaTnuah, veut profiter de ces derniers jours de campagne avant les élections législatives du 22 janvier prochain pour réunir autour d’elle le plus de chances d’opposer un pouvoir centriste fort à un prochain gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Vers une grande coalition centriste contre Netanyahu

« Je propose que l’opposition forme un bloc qui empêcherait Netanyahu de former le prochain gouvernement, » a déclaré samedi 5 janvier cette candidate centriste aux élections législatives, fermement convaincue d’incarner une rupture avec le Premier ministre Netanyahu, actuel favori du scrutin.

Cet appel était lancé à l’adresse de la candidate Shelly Yachimovich, du parti Yaïr Lapid et du leader du parti Yesh Atid.

« Nous devons nous réunir tous les trois dans une seule pièce et mettre toutes les questions personnelles de côté, » a-t-elle ajouté. « Si les électeurs nous voient tous unis, ceux qui désespéraient de tout changement iront voter, ce qui pourrait nous permettre de constituer un bloc plus important que celui du Likoud-Israël Beiteinou, qui est en perte de vitesse, » a encore insisté Tzipi Livni.

Fille de créateurs d’Israël

Née le 8 juillet 1958 à Tel Aviv, Tzipi Livni est la fille d’un ancien directeur de l’Irgoun, une organisation armée sioniste qui a notamment participé à l’édification d’« Eretz Israël ». Eitan Livni a également été membre du Likoud et élu à la Knesset.

Elle débute sa carrière au sein des services secrets extérieurs israéliens, le Mossad, après des études de droit.

Peu de détails sont connus concernant la carrière de Tzipi Livni dans le Mossad. Elle y serait restée quatre ans, menant des opérations délicates, notamment en Europe où elle aurait été un agent important. Elle aurait également appartenu au Kidon, du nom du service action du Mossad.

Elle aurait ensuite quitté le Mossad pour reprendre ses études de droit à l’université Bar Ilan, en 1984.

Agent de Mossad avant la politique

Elle pratique le droit pendant une dizaine d’années, se marie et élève ses deux enfants. C’est alors que Tzipi Livni entame une deuxième carrière, politique.

Elle est nommée, en 1996, directrice de l’Office des sociétés d’État, et est chargée de la privatisation des compagnies et des monopoles d’État.

Décidée à devenir personnage public, elle se présente aux élections législatives au sein du Likoud et entre à la Knesset en 1999.

Repérée par Ariel Sharon, elle devient l’espoir politique du Likoud.

De nombreux portefeuilles ministériels

Deux ans plus tard, Tzipi Livni entre au gouvernement d’Ariel Sharon et devient ministre de la Coopération régionale puis de l’Agriculture et du développement rural.

Après le remaniement de 2003, elle devient successivement ministre du Logement, de l’Intégration, de la Justice et des Affaires étrangères.

Fidèle d’Ariel Sharon, elle le suit lorsque ce dernier annonce la création de son nouveau parti, Kadima, en novembre 2005.

Au sein de Kadima, Tzipi Livni tente de faire adopter par la Knesset le plan de désengagement des territoires occupés promu par Ariel Sharon. C’est en défendant ce plan qu’elle acquiert une réputation de bonne diplomate et fine négociatrice entre les opposants et les défenseurs de cette initiative.

Fondation du Mouvement

Lorsqu’Ariel Sharon tombe malade, en 2006, de nombreuses rumeurs circulent selon lesquelles Tzipi Livni pourrait reprendre la place du Premier ministre à la tête de Kadima.

Les rumeurs sont vite stoppées par la ministre qui entre par la suite dans le gouvernement d’Ehud Olmert en tant que vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, les postes les plus importants qu’elle ait occupés jusqu’à présent.

Alors qu’Ehud Olmert est vivement critiqué pour sa gestion de la guerre israélo-libanaise, en 2006. Lorsque le rapport Winograd, qui analyse la défaite israélienne, est publié, Tzipi Livni appelle à la démission du Premier ministre, sans proposer la sienne, ce qui provoque un véritable scandale dans la presse israélienne.

Ehud Olmert annonce sa démission le 31 juillet 2008 après l’organisation d’élections internes à Kadima, élections remportées par Tzipi Livni. Elle garde ce poste jusqu’en 2012.

Elle est alors chargée de former un gouvernement par Shimon Peres qui convoque des élections législatives en février 2009.

Finalement, le 1er mai 2012, Tzipi Livni annonce sa démission de la Knesset et forme, quelques mois plus tard, un nouveau mouvement politique baptisé « Le Mouvement » (HaTnuah).

40ème femme la plus puissante au monde

Tzipi Livni est convaincue que la préservation de l’État hébreu passera par la cession de parcelles du territoire avec la Palestine. C’est ainsi que Tzipi Livni s’est jointe au plan d’Ariel Sharon pour le désengagement des territoires occupés.

Considérée comme une femme politique intègre, elle a reçu le prix Abirat Ha-Shilton, récompensant la bonne gouvernance en 2004. Elle est également classée au 40ème rang des femmes les plus puissantes au monde par le magazine Forbes, en 2006.

Quitter la version mobile