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Démission de Benoît XVI: les précédents dans l’histoire de l’Église

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La démission d’un pape est un évènement tellement rare que Benoît XVI, lorsqu’il quittera ses fonctions le 28 février prochain, sera le sixième de l’histoire de l’Église.

« Je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer »

« Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien, » a ainsi déclaré Benoît XVI, devant le Consistoire réuni au Vatican.

« Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié, » a-t-il encore ajouté.

Une démission libre et manifestée

La démission d’un pape est un fait rare, mais pas interdit. En effet, le droit canonique stipule qu’un pape est en droit d’estimer qu’il n’est plus en mesure de remplir les fonctions de chef de l’Église. Il peut dans ce cas choisir de démissionner.

La seule condition requise est alors que cette démission s’exprime « librement et se manifeste correctement. »

« S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit, » indique le droit canonique.

Six précédents dans l’histoire

Avant lui, au moins six papes ont choisi de démissionner pour diverses raisons.

Le premier connu, Pontien, aurait démissionné en 235. Plusieurs siècles plus tard, en 1045, c’est le pape Benoît IX qui aurait choisi de démissionner pour laisser la place à son oncle, Grégoire VI. Ce dernier démissionnera également en 1046 et quelques années plus tard, Benoît IX reviendra d’ailleurs sur le trône de Pierre.

En 1294, Célestin V, 192ème pape de l’histoire, démissionne l’année même de son élection. Quelques années plus tard, Grégoire XII devenait le dernier pape démissionnaire de l’histoire. Grégoire XII a rendu sa démission publique en 1415 et meurt deux ans plus tard, en Italie.

Une situation inédite

Cette situation inédite laissera les catholiques dans une étrange situation. En effet, depuis ces années de successions « classiques », les catholiques découvriront l’élection d’un nouveau pape, alors que le précédent est toujours vivant.

Ils devront également apprendre à suivre un pape, élu, tandis que le premier sera toujours dans son ombre, d’autant que, selon les dernières rumeurs, Benoît XVI pourrait d’ailleurs élire domicile dans un monastère du Vatican.

> Retour au dossier : Cette semaine historique où le pape a choisi de démissionner

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