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Former une coalition: mission impossible pour B. Netanyahou?

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À la suite de sa victoire aux élections législatives, le 22 janvier dernier, Benjamin Netanyahu a été chargé par le président Shimon Pères de former un nouveau gouvernement.

Israël a un besoin urgent de gouvernement

Après une victoire mitigée de la coalition menée par Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman, notamment en raison d’une grande percée politique du centre, le Premier ministre sortant a été officiellement désigné par le Parlement par 82 voix sur 120.

« J’ai décidé de charger Benjamin Netanyahu de former le gouvernement, » a ainsi déclaré Shimon Peres à l’occasion d’une conférence de presse depuis Jérusalem.

« J’espère que cette tâche sera bientôt terminée. Israël a besoin de stabilité politique et économique afin de pouvoir prendre les décisions nécessaires sur les sujets sérieux qui sont à l’ordre du jour. Ces défis sont multiples, sérieux et urgents, » a poursuivi le Président, conscient que la formation d’un gouvernement à l’issue de ces élections législatives qui ont fait émerger de nombreux partis de tous bords, ne pourra qu’être une tâche ardue.

Un gouvernement d’union nationale

Sans surprise, Benjamin Netanyahu a pour sa part affirmé que la priorité de son mandat serait la sécurité d’Israël face à la menace nucléaire iranienne. La sécurité comme thème de campagne et comme axe principal de sa politique résonne mal, quelques jours après le raid supposé d’Israël contre un centre de recherche militaire syrien, à la frontière syro-libanaise.

Malgré les enjeux extérieurs, c’est sur la politique intérieure que Benjamin Netanyahu doit se concentrer aujourd’hui. Le Premier ministre a eu un programme très chargé, dimanche 3 février, à l’occasion de cette première journée de tractations.

Après avoir promis de créer « le gouvernement d’union nationale le plus large et stable possible, » le Premier ministre a reçu de nombreux acteurs de la vie politique israélienne parmi lesquels Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid, grande surprise des élections législatives avec 19 sièges à la Knesset et Naftali Bennett, dirigeant du parti d’extrême droite religieuse, le Foyer Juif, qui était également attendu pour créer la surprise lors des élections et qui a remporté 12 sièges au Parlement.

Centristes et ultra-orthodoxes au gouvernement

Pour contenter les vainqueurs des élections législatives et parvenir à créer ce gouvernement d’union nationale, Benjamin Netanyahu devra jouer avec des formations politiques extrêmement différentes.

Yaïr Lapid avait déjà été reçu par Benjamin Netanyahu la semaine précédente, à l’occasion d’une rencontre informelle. Ce dernier pourrait obtenir un portefeuille ministériel régalien, et selon les rumeurs de la presse israélienne, cette ancienne vedette de la télévision pourrait bien hériter des Affaires étrangères ou des Finances.

Sur l’ensemble de l’échiquier politique israélien, Benjamin Netanyahu pourrait également faire appel aux représentants du Shass et du Judaïsme unifié de la Torah, deux partis religieux et ultra-orthodoxes qui ont respectivement remporté 11 et 7 sièges.

Finalement, la Kadima, bien que grande perdante des dernières élections, en n’ayant remporté que deux sièges, pourrait tout de même conserver un pied au gouvernement.

Faire cohabiter de multiples formations très différentes

Benjamin Netanyahu  a 28 jours pour proposer un gouvernement. S’il ne parvient pas à réunir une équipe autour de lui d’ici là, le Premier ministre aura un nouveau sursis de 14 jours avant d’être remplacé par un nouveau candidat, à la demande de Shimon Peres.

Benjamin Netanyahu pourrait bien avoir besoin de ce laps de temps pour accorder les vues de chacun des acteurs du futur gouvernement.

Sur la politique extérieure d’Israël en premier lieu. Benjamin Netanyahu devra faire cohabiter Naftali Bennett, favorable à une forme de colonisation partielle avec Yaïr Lapid, partisan de la création d’un État palestinien.

Autre sujet tout aussi sensible : le service militaire des religieux. Alors que ces trois années de service sont obligatoires pour tous les jeunes Israéliens (deux ans et demi pour les femmes), Yaïr Lapid veut mettre fin à cette exemption tandis que les ultra-orthodoxes restent fermement attachés à cet avantage.

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