Site icon La Revue Internationale

«Innocence of Muslims»: l’Égypte ferme temporairement YouTube

[image:1,l]

L’interdiction ordonnée par le tribunal administratif du Caire s’applique également à tout autre site web qui a « aidé à partager » le clip anti-islam.

Le contenu de la vidéo aurait envenimé les tensions sectaires

Le verdict du tribunal administratif égyptien vient en réponse à une plainte déposée en septembre par Mohamed Hamed Salem, un avocat égyptien, qui a exigé que YouTube soit bloqué jusqu’à ce que ses administrateurs aient enlevé le contenu anti-islamique. « Si nous n’arrêtons pas ces vidéos, la fréquence de leur visionnage ne fera qu’augmenter », a-t-il déclaré à Ahram Online à l’époque de la mise en ligne, affirmant qu’un tel contenu avait empiré les tensions sectaires et les violences.

Mais il est pour le moment difficile de savoir comment et quand la décision sera appliquée. Un correspondant du Wall Street Journal a déclaré que YouTube fonctionnait toujours en Égypte samedi, et Associated Press mettait l’accent sur le fait que le pays n’avait pas appliqué des interdictions antérieures sur des sites dits « offensifs », à cause des difficultés techniques et des coûts.

Liberté d’expression menacée ?

Certains observateurs ont tout de même été préoccupés par la décision du tribunal. Le directeur de l’Institut du Caire pour les Études des Droits de l’Homme, Bahey Al Din Hassan, a déclaré au Wall Street Journal que la décision témoignait de l’influence grandissante des conservateurs religieux dans la société égyptienne, et que c’était un signe que la liberté d’expression était menacée.

Les autorités égyptiennes ont déjà condamné par contumace sept chrétiens coptes égyptiens et un pasteur radical américain pour avoir monté et diffusé la vidéo « Innocence of muslims ». Ils ont été condamnés à mort, même si les huit vivent en dehors de l’Égypte et ne peuvent donc pas être passibles de la peine capitale.

YouTube, de son côté, avait accepté de respecter les lois égyptiennes contre le blasphème en restreignant l’accès local à la vidéo l’année dernière. Le site a cependant refusé de retirer complètement le contenu.

GlobalPost / Adaptation : Anaïs Lefébure pour JOL Press

Quitter la version mobile