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M. Malzac: «Rome est fébrile depuis l’annonce de la démission du Pape»

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JOL Press : Quelle est l’atmosphère à Rome et au Vatican depuis l’annonce de la démission du pape ?

Marie Malzac : L’ambiance est fébrile depuis que le pape a annoncé sa démission. La salle de presse est pleine depuis ce matin, et tous les correspondants étrangers sont présents. C’est vraiment l’ambiance des très, très grands jours ! Pour ma part, je n’ai jamais vu ça. Pour le moment, je n’ai pas vu de réel changement d’atmosphère dans les rues de Rome, il est encore un peu tôt pour en voir les conséquences. Mais c’est impressionnant de voir le nombre d’appels que l’on reçoit, de messages et de commentaires sur Facebook et Twitter.

JOL Press : Quelles sont les réactions sur place ?

Marie Malzac : L’annonce a créé un véritable effet de surprise auprès de tout le monde. Personne ne s’y attendait, et les gens sont assez émus. Même si les médias montraient souvent le contraire, beaucoup de gens étaient très attachés à ce pape. L’initiative qu’il a prise n’est pas du tout habituelle. Elle est même quasiment inédite, sans précédent. Les gens font preuve de beaucoup de gratitude et d’admiration par rapport à cette initiative, et au courage de sa décision.

JOL Press : Cette annonce a-t-elle pris de court les observateurs des affaires religieuses ?

Marie Malzac : Oui, cette annonce a vraiment pris tout le monde de court. C’est lors d’un consistoire ordinaire, ce matin, qu’il a annoncé sa démission, en latin. Il a profité de la présence des cardinaux pour faire son annonce, mais cela a été une grosse surprise, même pour eux. Son premier cercle était certainement au courant, comme le montre le discours prononcé juste après l’annonce par le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège des cardinaux.

JOL Press : Y a-t-il des rumeurs qui circulent déjà quant à la santé du pape ?

Marie Malzac : Selon son porte-parole, c’est vraiment à cause de sa grande fatigue qu’il a démissionné. Il avait perdu sa vigueur, depuis quelques temps déjà. Dans son livre Lumière du monde, Benoît XVI s’était exprimé à ce sujet.

Il avait évoqué la possibilité de démissionner si un jour il n’avait plus la force de remplir ses fonctions : « Si un pape se rend compte clairement qu’il n’est plus capable physiquement, psychologiquement ou spirituellement d’accomplir les tâches de sa fonction, il a le droit, et selon certaines circonstances, le devoir de démissionner ».

L’acte qu’il a posé entre finalement dans une ligne très cohérente avec ce qu’il avait déjà évoqué. Donc même si c’est une grosse surprise, si c’est très étonnant, on pouvait en quelque sorte s’y attendre.

JOL Press : Et concernant son possible successeur ?

Marie Malzac : Il est pour l’instant trop tôt pour parler de son successeur, même si la question va être posée dans les jours qui viennent. Pour le moment, je remarque un grand respect des personnes sur ce sujet, les gens ne souhaitent pas encore en parler. Même s’il est vrai que beaucoup voudraient que son successeur ne soit pas italien, à cause des scandales qui ont touché récemment le Vatican [l’affaire « Vatileaks »].

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

> Retour au dossier : Cette semaine historique où le pape a choisi de démissionner

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