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Météorites en Russie: les secrets des débris

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Capteurs à infrasons

Quatre jours après son explosion dans le ciel russe, on en sait désormais un peu plus sur la météorite qui s’est désintégrée en une pluie de « cailloux » au-dessus de l’Oural. Grâce à un réseau mondial de capteurs sensibles aux infrasons, les chercheurs ont pu établir de manière plus précise le portrait-robot de la météorite.

Les données enregistrées par les capteurs situés les plus près de la ville industrielle de Tcheliabinsk – le plus proche se trouve à 6500 kilomètres, en Alaska – ont été analysées par l’équipe dirigée par un chercheur canadien, Peter Brown, de l’université de l’Ontario. Selon l’astronome Margaret Campbell-Brown, « c’est le plus gros objet à avoir percuté la Terre depuis la météorite de Toungouska », survenue en Sibérie en juin 1908.

Portrait-robot

La météorite qui a frappé la Russie mesurait entre 15 et 17 mètres de diamètre lorsqu’elle est entrée dans l’atmosphère, soit le tiers de l’astéroïde 2012 DA14, qui a frôlé notre planète le même jour. Sa masse est estimée entre 7000 et 10 000 tonnes, et elle aurait explosé au-dessus de la Terre en libérant 500 kilotonnes d’énergie, soit 30 fois la bombe atomique lancée sur Hiroshima en 1945, a déclaré la Nasa au Telegraph.

Elle a mis près de 33 secondes – 32,5 exactement – à se désintégrer en une multitude de petits fragments, après son entrée dans l’atmosphère. Sa vitesse d’entrée dans l’atmosphère est estimée à 18 kilomètres par seconde. « Un événement de cette ampleur intervient en moyenne une fois par siècle », a déclaré Paul Chodas, du Laboratoire de propulsion à réaction (JPL) à Pasadena, en Californie. En 1908, l’impact de la météorite de Toungouska avait été ressenti à des centaines de kilomètres.

Une cinquantaine de débris découverts près du lac de Tchebarkoul

Lors de l’explosion de la météorite au-dessus de Tcheliabinsk, des fragments sont tombés sur la terre, sous la forme de boules de feu, suivies de traînées de fumées, provoquant de violents éclairs de lumière dans le ciel et d’importantes explosions. Les fenêtres de nombreux bâtiments de la ville ont été soufflées, et les murs d’une usine ont été abattus. La catastrophe a blessé plus d’un millier de personnes.

Après l’annonce du ministère des Situations d’urgence, dimanche 17 février, de cesser les recherches pour tenter de retrouver les débris de la météorite, des scientifiques de l’université de l’Oural, envoyés sur place près du lac de Tchebarkoul, ont affirmé lundi avoir trouvé une cinquantaine de fragments.

10% de fer dans les fragments

Les scientifiques de l’université de l’Oural ont indiqué dans un communiqué que « les membres de l’expédition pour retrouver la météorite ont envoyé à Ekaterinbourg des débris qu’ils avaient retrouvés ». Les 53 morceaux de roche brûlée mesurent entre 1 millimètre et 1 centimètre de large.

Selon Viktor Grokhovski, chef de l’expédition et membre de l’Académie des sciences russe, la météorite – qui devrait être baptisée « météorite de Tchebrakoul », du nom du lac dans lequel se trouve le plus gros fragment – fait partie de la classe des chondrites, « terme désignant un type de météorite pierreux ». Les fragments retrouvés étaient composés de 10% de fer, a précisé l’université.

Sur le plan scientifique, la découverte de ces fragments pourra être plus ou moins intéressante ; Matthieu Gounelle, chercheur au Muséum d’histoire naturelle, a ainsi expliqué au Figaro que « certaines météorites, comme les chondrites carbonées, sont par exemple des vestiges très instructifs des premiers instants de notre Système solaire ».

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