Site icon La Revue Internationale

Vers un bouclier spatial contre les astéroïdes?

asteroid.jpgasteroid.jpg

[image:1,l]

Les petites météorites qui ont frappé la Russie vendredi ont réveillé les vieilles craintes de destruction du monde exploitées par Hollywood dans des films comme Armageddon. Mais où en est-on exactement en termes de bouclier spatial ? Quoi qu’il en soit, envoyer des hommes installer une bombe sur un astéroïde lancé à toute vitesse contre la Terre ne semble pas encore d’actualité.

Prévenir les impacts pour évacuer les zones menacées

Les systèmes de détection des astéroïdes sont pour la plupart des projets, soutenus soit par la Nasa soit par des entrepreneurs privés. L’objectif : prévenir l’arrivée de petites météorites menaçant de frapper la Terre afin de pouvoir donner l’alerte plusieurs jours ou semaines avant l’impact et évacuer les zones concernées.

De tels systèmes auraient ainsi pu éviter les quelques 1400 blessés russes causés par les chutes de météorites dans la région de Tcheliabinsk, en Russie. Deux projets sont actuellement à l’étude.

[image:2,l]

Huit télescopes géants bientôt installés à Hawaï ?

Le premier est emmené par le groupe américain Deep Space Industries (McLean, Virginie), et propose de mettre en orbite 10 satellites d’observation destinés à détecter les objets spatiaux. Coût de l’opération : 100 millions de dollars.

Le projet porté par l’université d’Hawaï est lui moins gourmand. Pour « seulement » 5 millions de dollars, le projet Atlas, puisque c’est son nom, viserait à déployer huit télescopes sur les îles d’Hawaï, qui disposent d’une excellente visibilité pour ce qui est de l’observation spatiale. Ce système serait ainsi capable d’avertir la chute d’un météore une semaine avant si celui-ci est de petite taille, et jusqu’à plusieurs semaines avant pour les plus gros astéroïdes.

NEOShield : le bouclier spatial international

Mais détecter une météorite avant sa collision n’est pas tout. Si une évacuation suffit à réduire les dégâts lorsqu’il s’agit d’un petit objet, un plus gros caillou pourrait avoir des conséquences bien plus dévastatrices. Seule solution : dévier ou détruire l’astéroïde en question.

Plusieurs solutions sont également à l’étude à travers le programme international NEOShield, et notamment au sein des trois grandes puissances spatiales que sont les États-Unis, la Russie et l’Europe. Et pour une fois, ce sont les Européens qui semblent les plus crédibles.

Du choc à grande vitesse européen au « tracteur gravitationnel » américain

Le projet d’Astrium, une filiale d’EADS, consisterait à envoyer un véhicule spatial à grande vitesse sur l’astéroïde afin de le faire dévier de sa trajectoire grâce au choc provoqué.

La méthode russe de l’agence Roscosmos est, elle, plus radicale ; faire exploser une charge non loin de la surface de l’astéroïde dont le souffle ferait dévier le géocroiseur.

La solution américaine vise quant à elle à dévier l’astéroïde mais sans impact. Un satellite de forte masse placé en orbite autour de l’objet spatial pourrait le détourner lentement de sa trajectoire. Ce concept à l’étude au centre Carl Sagan de Palo Alto (Californie) est ainsi nommé le « tracteur gravitationnel. »

Enfin, deux projet plus ou moins réalisables sont à l’étude chez des ingénieurs américains et britanniques, comme par exemple arrimer un « remorqueur spatial » équipé de puissants moteurs au météore et le faire dévier grâce à une poussée continue, ou encore envoyer une flotte de petits satellites capables de se déplacer autour de l’astéroïde et de le bombarder avec des lasers destinés à transformer la masse rocheuse en gaz et dévier ainsi sa trajectoire.

1908 : le dernier grand impact

Le dernier grand météore à avoir frappé la Terre mesurait près de 10 mètres de diamètres. Il s’était abattu en Sibérie en 1908, et avait provoqué une explosion semblable à celle d’une petite bombe atomique avant de coucher plus de 80 millions d’arbres dans un rayon de 20 kilomètres.

Pour comparaison, la météorite responsable de l’extinction des dinosaures il y a 66 millions d’années mesurait 10 km de diamètre.

Quitter la version mobile