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«Créer le bonheur pour les peuples chinois et africain»

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Le choix de la destination pour la première visite à l’étranger d’un chef d’État nouvellement entré en fonction en dit long sur les priorités à venir de sa politique étrangère. Là où un président français fait le voyage à Berlin et un Premier ministre britannique à Washington, Xi Jinping a opté pour Moscou et… l’Afrique.

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Parti le 22 mars, le nouveau numéro 1 chinois restera absent de Pékin jusqu’au 29 mars. Première étape de son périple, une visite d’État en Russie, puis direction l’Afrique. Après la Tanzanie et avant la République démocratique du Congo, Xi Jinping est en Afrique du Sud où doit se tenir, à Durban, mercredi 27 mars, le 5ème sommet des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud et Chine… Si les pays émergents dans leur ensemble sont des alliés objectifs de la Chine et partagent avec elle de nombreux intérêts – et, en particulier, en vue d’une réforme de la gouvernance économique mondiale -, c’est bien l’Afrique qui est au cœur des préoccupations – et des ambitions – du nouveau pouvoir.   

« Je voudrais souligner que la coopération sino-africaine est une coopération tous azimut. La Chine accorde une grande importance au développement de ses relations amicales avec tous les pays africains, qu’ils soient grands ou petits, riches ou pauvres, puissants ou faibles, riches en ressources ou non. La Chine les traite sur un pied d’égalité, mène activement une coopération pragmatique mutuellement avantageuse et gagnant-gagnant, et fait progresser les relations bilatérale de façon équilibrée et dans tous les domaines, en vue de créer le bonheur pour les peuples chinois et africain, », a déclaré Xi Jinping, lors d’une interview conjointe accordée le 19 mars à des organes de presse des cinq membres du groupe BRICS.

Le discours de Xi Jinping a été soigneusement préparé et il a pris soin au cours des derniers jours de ne pas sortir de la rhétorique préétablie. Selon une méthode chinoise éprouvée, il sert aux responsables africains qu’il présente un « produit linguistique » parfait, copiant pour les surpasser les techniques longuement éprouvées par les Occidentaux. Une orgie de flagornerie et de malice…

A Dar es Salaam, la principale ville de Tanzanie, dans un hall de conférence, flambant neuf – et construit par les Chinois -, Xi Jinping a promis la continuation de la diplomatie sino-africaine, telle que développée par ses prédécesseurs : « La Chine continuera à offrir, comme toujours, l’assistance nécessaire à l’Afrique sans la moindre contrepartie politique » puis « Nous nous entendons bien, nous traitons à égalité » – autant de piques incisives à certaines méthodes occidentales…

Pour le numéro un chinois, l’Afrique est « un continent d’espoir et de promesses »… espoir et promesses qui prendraient, selon ses détracteurs et ses concurrents, la forme des formidables richesses naturelles de l’Afrique – sur lesquelles lorgnerait Pékin.

« L’Afrique appartient aux Africains, » a rétorqué Xi Jinping en fin connaisseur de l’Afrique, qu’il visite pour la sixième fois depuis, qu’en 2010, il a commencé sa préparation intensive aux plus hautes charges de l’État.

Le commerce entre la Chine et l’Afrique n’a-t-il pas été multiplié par 20 en une décennie ?…  

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