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Israël-États-Unis: une «indestructible» alliance?

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Barack Obama, comme son homologue Benjamin Netanyahou, vient d’entamer son second mandat à la tête de son pays. La question des territoires palestiniens, celle de l’Iran et de sa fameuse « ligne rouge », ainsi que le conflit syrien, étaient autant de sujets épineux que les deux chefs d’État ont dû aborder lors de la première visite du président américain en Israël.

« Qu’il est bon de se retrouver ici ! »

Mercredi dans la matinée, le président américain a atterri à l’aéroport Ben Gurion International, à Tel-Aviv, pour une visite de trois jours, en Israël et dans les Territoires palestiniens. Une visite en Israël marquée du sceau de « l’alliance indestructible » (« Unbreakable Alliance ») entre Israël et les États-Unis, malgré des relations notoirement tendues.

Le président israélien Shimon Peres, le Premier ministre Benjamin Netanyahou et Barack Obama – qui portaient tous une cravate bleu ciel, couleur du drapeau israélien – ont prononcé chacun un discours sur le tarmac de l’aéroport, soulignant cette alliance « incassable » entre Israël et les États-Unis.

« Qu’il est bon de se retrouver ici ! », a lancé le président américain, en hébreu. Sa dernière visite remontait à 2008, lorsqu’il n’était que sénateur, en pleine campagne présidentielle. « Je vois dans cette visite l’occasion de réaffirmer le lien indéfectible entre nos deux pays, ainsi que l‘engagement sans faille des Etats-Unis en faveur de la sécurité d’Israël. Je vois là aussi une occasion de m’adresser directement aux Israéliens et à vos voisins », a-t-il déclaré.

L’Iron Dome sous le patronat américain

Tout de suite après son arrivée sur le sol israélien, une batterie de missiles antiaériens « Iron Dome » (« Dôme de fer ») a été présentée au président américain. Le système de ces missiles, qui calculent la trajectoire des missiles ennemis et peuvent intercepter et détruire les roquettes, a été développé, en partie, grâce au financement américain.

Pour la Maison Blanche, le système est un exemple de l’engagement américain pour la sécurité israélienne contre les missiles en provenance de Gaza.

Le président américain a ainsi indiqué que, malgré les difficultés budgétaires américaines, Washington continuera à financer le système du « Dôme de fer », et qu’il « ouvrirait des discussions » pour le prolongement de l’aide américaine après 2017.

Reprise des négociations de paix avec les voisins d’Israël ?

Mercredi soir, Benjamin Netanyahou affirmé, lors d’une conférence de presse conjointe avec Barack Obama, qu’il espérait « tourner une page nouvelle dans les relations israélo-palestiniennes », ainsi qu’une reprise des négociations de paix, indiquant qu’il était « pleinement attaché à la solution de deux États pour deux peuples ».

« Même si nous sommes bien conscients des difficultés, nous ne perdrons jamais de vue la perspective d’un Israël en paix avec ses voisins », a de son côté déclaré le président démocrate.

Concernant l’Iran, Barack Obama a annoncé qu’il fera « le nécessaire » pour empêcher que le pays ne se dote de l’arme nucléaire. Au sujet de la Syrie, le président américain a affirmé que le président Bachar Al-Assad devait « quitter le pouvoir et le fera ».

« Les Palestiniens méritent leur propre État »

Jeudi, à Ramallah, c’est avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que Barack Obama s’est entretenu, lors d’une conférence de presse. « Les Palestiniens méritent la fin de l’occupation et des humiliations quotidiennes qui en découlent, […] et leur propre État », a déclaré le président. « Nous ne considérons pas la poursuite de la colonisation comme constructive, adéquate, ou de nature à faire avancer la cause de la paix », a-t-il ajouté.

La construction des colonies israéliennes sur les territoires palestiniens reste l’un des obstacles majeurs aux processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Sur ce point, Mahmoud Abbas a été clair, déclarant que cela empêchait aux deux pays de s’engager sur « la voie de la paix et de la reprise des négociations ». Il y a quatre ans, lors du discours du Caire, Barack Obama évoquait la situation du peuple palestinien : « ils subissent au quotidien les humiliations – grandes et petites – qui accompagnent l’occupation. Il n’est pas permis d’en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable ».

Mais aujourd’hui, les Palestiniens, désabusés, voient leurs premiers espoirs évaporés. Mercredi, à Jenin, dans une ville de la Bande de Gaza, certains manifestaient. « Obama, cessez de soutenir les crimes de guerre commis par Israël », pouvait-on lire sur les pancartes qu’ils brandissaient.

L’alliance « indestructible » a ses failles que la visite de Barack Obama en Israël ne fait que rouvrir.

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