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#joie: le 20 mars, journée internationale du bonheur?

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Alors, heureux, heureuse ? En tout cas, il fallait en profiter, car c’était le jour où jamais…  Aujourd’hui, mercredi 20 mars 2013 restera dans les annales. Pour quelques heures encore, nous vivons la première journée internationale du bonheur.

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Il y a trois mois, on nous prédisait la fin du monde, l’apocalypse. Voilà qu’aujourd’hui, nous nous retrouvons au paradis – ou plutôt, nous promet-on, sur la planète bonheur…

Heureusement qu’on nous le dit – même si, il faut l’admettre, nos confrères ont été plutôt discrets et nous nous sommes montrés prudents – parce que, a priori, le bonheur, aujourd’hui, ce n’est pas criant.    

Une journée de m…., de malheurs

Il est huit heures, Paris s’endort et il est donc possible de dresser un premier bilan de cette première journée du bonheur. Le bonheur, ça commence sans doute par la vérité. Alors, pourquoi se mentir, ce bilan n’est pas fameux, fameux. Des preuves…

Victime de cyber-attaques, la Corée du Sud est en état d’alerte. Une fois de plus, le voisin nord-coréen est pointé du doigt et le spectre d’une deuxième guerre de Corée plane sur la péninsule. Une guerre radicalement différente, virtuelle mais bien réelle – et éventuellement nucléaire. Une guerre dont peineraient à ne pas s’en mêler, n’en doutons pas, les grandes puissances du monde, États-Unis, Chine, Japon et Russie…

Guerre encore, guerre civile cette fois – quoique, d’une certaine manière, un conflit entre Coréens répondrait, d’une certaine manière, à la définition d’une guerre civile. Guerre civile, donc, en Syrie. Les rebelles syriens, les opposants au régime de Bachar al-Assad sont accusés d’avoir utilisé des armes chimiques. Ils exigent qu’on leur en apporte la preuve. Voilà qui ne sent pas bon, une guerre civile, une guerre sale en Syrie.

En Europe, en zone euro plus précisément… On imaginait le pire passé dans la crise économique et financière qui menace l’existence même de la monnaie unique. Là, le bonheur devait se trouver au coin de la rue. Quel farceur, ce bonheur ! A Nicosie, énième réunion de crise du gouvernement chypriote et énièmes discussions sur le plan de sauvetage imposé à Chypre par la troïka – une troïka à quatre, l’Union européenne, la banque centrale européenne, le FMI et la Russie – et la taxation des dépôts bancaires qui l’accompagne. Horreur, malheur !

FMI encore. Pas que du bonheur non plus pour Christine Lagarde, sa directrice générale, qui – dans le cadre d’une enquête concernant le rôle de l’ancienne ministre des Finances dans l’arbitrage litigieux sur la vente d’Adidas qui a permis à Bernard Tapie de toucher 400 millions d’euros – a vu son domicile parisien réquisitionné. Par la voix de son avocat, Christine Lagarde a indiqué que cette perquisition permettrait de révéler la vérité. On sent tout de même le bonheur, nul doute qu’elle a, en ce moment d’autres chats à fouetter. Décidément, le FMI ne réussit que moyennement aux responsables politiques français…

Les plus vives inquiétudes aussi concernant le sort de Philippe Verdon, otage français aux mains d’AQMI au Mali. Un porte-parole de l’organisation terroriste islamiste a annoncé à l’agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d’information) que celui-ci avait été assassiné le 10 mars en représailles de l’intervention française au Nord-Mali. Si Paris ne confirme pas, l’inquiétude est des plus vives.

C’est plutôt moche, le bonheur. Très moche… Et la liste est longue, rien, rien qui donne de réelles raisons d’espérer, d’être heureux. A peine si la première visite de Barack Obama en Israël où le président américain a été, jusque-là bien accueilli, donne-t-elle un peu d’espoir, la promesse d’un peu de bonheur.  

Mais, d’ailleurs, c’est quoi le bonheur ?

La réponse nous vient de New York et de ce qui serait, dans un monde parfait, l’organisation mondiale du bonheur – serait… vous avez bien lu -, mais dans le nôtre n’est que l’Organisation des nations Unies – tout un heureux programme en soit… 

« Cette première journée internationale du  bonheur nous offre  l’occasion de renforcer notre détermination à promouvoir un développement humain durable et sans exclusive et à renouveler notre promesse d’aider les autres. Lorsque nous contribuons au bien commun, nous nous enrichissons nous-mêmes. La compassion apporte le bonheur, et elle nous aidera à façonner l’avenir que nous voulons, » a déclaré le secrétaire général, Ban Ki-Moon, un Coréen…

Cette idée d’une Journée internationale du bonheur, c’est d’ailleurs son idée. Lors de la Réunion de haut niveau sur « Le bonheur et le bien-être : La définition d’un nouveau paradigme économique », en avril 2012, celui-ci avait affirmé que le monde « a besoin d’un nouveau paradigme économique qui reconnaît la parité entre les trois piliers du développement durable. Les bien-être social, économique et environnemental sont indissociables. Ensemble, ils définissent le bonheur brut mondial ».

Au pays du bonheur…

C’est son idée à Monsieur Bonheur mais, surtout, celle de l’authentique pays du bonheur, le Bhoutan, un pays qui reconnaît la suprématie du bonheur national sur le revenu national depuis le début des années 1970 et a adopté l’indice du « Bonheur national brut (BNB) », un chiffre plus complet et représentatif du niveau de vie réel que le Produit national brut (PNB).

Et c’est ainsi que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 20 mars Journée internationale du bonheur dans sa résolution 66/281 du 12 juillet 2012. Se faisant l’Organisation reconnaît ainsi que le bonheur et le bien-être sont non seulement des aspirations universelles mais qu’ils devraient être pris en compte dans les objectifs politiques.

La Journée internationale du bonheur n’est qu’une des 120 journées internationales de l’année. Si cette Journée internationale du bonheur vous a laissé sur votre fin, patience…

Demain, le 21 mars, c’est la journée internationale de la poésie – dans un monde de brutes. Puis, le 30 juillet, celle de l’amitié. Le 5 septembre, celle de la charité – bien ordonnée. Et le 28 septembre, celle du cœur… et de la rage. Tout un programme.

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