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Leonardo Sandri: la bonne synthèse pour succéder à Benoît XVI?

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« Si le processus pour élire un pape était similaire au processus d’embauche […], le CV du Cardinal Leonardo Sandri serait probablement le meilleur, au moins pour le laisser passer l’examen initial et lui accorder un entretien », écrit le correspondant à Rome John L. Allen Jr. au sujet du cardinal, sur National Catholic Reporter. À 69 ans, monseigneur Sandri fait partie de ces cardinaux « papabili », susceptible d’être choisi comme prochain pape.

Un Italien né en Argentine

Né le 18 novembre 1943 à Buenos Aires, de parents italiens immigrés en Argentine avant la Seconde Guerre mondiale, Leonardo Sandri entre au séminaire de la capitale argentine, après avoir suivi des études de lettres classiques, de philosophie et de théologie.

Ordonné prêtre en 1967, il œuvre auprès du futur cardinal Juan Carlos Aramburu, en tant que secrétaire particulier, puis est envoyé à Rome pour compléter ses études en 1970. Il obtient une maîtrise de droit canonique puis entre à l’Académie pontificale ecclésiastique, chargée de la formation des diplomates du Saint-Siège.

Polyglotte et diplomate du Vatican

Après avoir intégré la diplomatie pontificale, ce polyglotte – il parle anglais, français, allemand, italien et espagnol – est envoyé à Madagascar et à l’île Maurice en 1974, comme chargé de nonciature. Il occupe ainsi le rôle d’ambassadeur du Saint-Siège. Il retourne ensuite à Rome, comme secrétaire des substituts successifs à la Secrétairerie d’État, dont les futurs cardinaux Eduardo Martinez Somalo et Edward Idris Cassidy.

De 1989 à 1991, il est envoyé aux États-Unis, comme conseiller à la nonciature apostolique et représentant du Saint-Siège à l’Organisation des États américains. « Ce bref séjour aux Etats-Unis pourrait avoir d’importantes conséquences électorales, étant donné qu’un autre jeune prêtre travaillant à l’ambassade à l’époque, Timothy Dolan, est aujourd’hui cardinal de New York et un bon ami de Leonardo Sandri. […] Timothy Dolan pourrait être en mesure de donner plusieurs voix anglophones à Sandri », explique John L. Allen Jr.

Leonardo Sandri est ensuite nommé nonce apostolique au Venezuela, et archevêque titulaire d’Aemona ; il est consacré évêque le 11 octobre de la même année. Il est ensuite nommé nonce apostolique au Mexique en 2000, puis rentre à Rome pour succéder à Mgr Re comme substitut de la Secrétairerie d’État.

Un fidèle de Jean-Paul II

Après avoir accédé à ce poste de confiance, il rencontre quotidiennement le pape Jean-Paul II, « étant l’un des rares à pouvoir entrer sans rendez-vous dans le bureau papal », rappelle le journal La Croix. C’est même lui qui, le 21 avril 2005, annonce la mort du pape polonais, aux milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre. « Ce soir, nous sommes tous orphelins », avait-il alors déclaré.

« Il a une excellente réputation en tant que substitut sous Jean-Paul II », écrit John L. Allen Jr., et le cardinal est décrit par les « initiés » du Vatican comme « efficace, soucieux du détail, plus intéressé à faire avancer les choses qu’à jouer le jeu politique ». « Si les cardinaux recherchent un pape capable de gouverner, cela pourrait les mener à Sandri », ajoute le correspondant.

Préfet pour la Congrégation des Églises orientales

Nommé en 2007 par le pape Benoît XVI à la tête de la Congrégation pour les Églises orientales, monseigneur Sandri a affirmé être « conscient qu’on lui ait confié un grand trésor de la prière liturgique, de la tradition spirituelle, de la vie monastique, de la vie de tant de Saints, de l’enseignement des Pères et des Docteurs de l’Église d’Orient ».

En ce temps de radicalisation de l’islam au Moyen-Orient, dont les répercussion se font sentir sur l’Église d’Orient, le poids diplomatique de Leonardo Sandri pourrait être un atout et jouer un rôle essentiel dans le soutien de ces Églises contre le terrorisme. Le 26 février 2013, le cardinal a d’ailleurs fait parvenir aux évêques du monde entier une lettre, évoquant la nécessité d’une « invocation pressante pour la paix, spécialement en Syrie, dont le destin se répercute sur tout le Proche-Orient ».

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