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Shimon Peres, le faucon devenu colombe?

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Il est le dernier survivant des pères fondateurs de l’Etat hébreux, un monument vivant de l’histoire d’Israël, Shimon Peres, président israélien, qui, du haut de ses 89 ans, est l’un des plus âgés au monde, sera reçu par François Hollande à l’Elysée, vendredi 8 février.

Un fondateur de l’Etat hébreu

Né en Pologne, dans l’actuelle Biélorussie, en 1923, Shimon Peres, ou Persky, a immigré en Palestine avec sa famille à l’âge de 11 ans, en 1934 et a étudié à l’école de Geula de Tel Aviv puis à l’Ecole Agricole de Ben Shemen.

Alors qu’il n’a que 16 ans, il adhère à un mouvement de jeunesse sioniste de gauche. En 1947, il s’engage dans le Haganah, ancêtre des forces israéliennes de défense, avant d’en devenir un dirigeant. Il participe à la création d’Israël en 1947, aux côtés de David Ben Gourion, premier président de l’Etat,

Ce dernier le nomme, pendant la guerre d’indépendance, responsable des achats et du recrutement. Il deviendra également Chef des services navals en 1948, puis Directeur Général du ministère de la Défense de 1953 à 1959 où il sera la « cheville ouvrière » de l’Institution militaire en Israël et de la coopération militaire avec la France dans les années 60.

Membre de la Knesset depuis 1959, il est l’un des leaders historiques du Parti Travailliste au nom duquel il a occupé divers postes ministériels dans quasiment tous les gouvernements : Défense, Immigration, Information, Transports et communications, Affaires religieuses et étrangères et surtout, les Finances, dont il a été à l’origine de la réforme qui a mis fin à l’inflation des années 80.

Il a été également deux fois Premier ministre, entre 1984 et 1986 et entre 1995 et 1996.

Traversée du désert et élection présidentielle

Le 29 mai 1996, alors Premier ministre sortant, Shimon Peres est battu de justesse par le candidat du Likoud, Benjamin Netanyahu, qui recueille 50,5 % des voix. Pour beaucoup, cet échec signe le glas de sa carrière politique.

Il entame alors une traversée du désert durant laquelle il continue d’agir en tant qu’« ambassadeur » non officiel d’Israël, grâce au prestige et au respect dont il jouit dans l’opinion publique internationale et dans les cercles diplomatiques. Il s’efforce de contrecarrer l’activité de propagande des cercles internationaux pro-palestiniens.

Il revient dans le gouvernement d’Ehud Barak en 1999, en tant que ministre de la Coopération régionale.

Ne lui manquait plus que la présidence qui lui a échappé en 2000, lorsqu’il a été battu par Moshe Katzav. Il est finalement élu 9ème président d’Israël le 13 juin 2007, il devient alors le premier chef de l’État israélien à avoir assumé la fonction de chef du gouvernement.

Un prix Nobel de la paix

D’abord considéré comme un « faucon » parmi les travaillistes des années 1970, Shimon Peres se construit vite une réputation de « colombe », dans sa manière de s’imposer comme l’un des principaux acteurs du processus de paix israélo-palestinien. Alors qu’il est ministre des Affaires étrangères, il joue un rôle fondamental lors des accords d’Oslo signés en 1993 à Washington entre Itzhak Rabin, Premier ministre de l’époque, et Yasser Arafat. C’est cet accord qui initiera par la suite une ébauche de résolution du conflit israélo-palestinien. Grâce à leur action en faveur de la paix, les trois hommes recevront le prix Nobel de la paix en 1994.

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