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2007: comment Kate Middleton a «récupéré» le prince William…

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« I, Catherine Elizabeth, take Thee William Arthur Philip Louis to my wedded husband to have and to hold from this day forward, for better for worse…» Par ces quelques mots prononcés, le 29 avril 2011, au pied du maître-autel de l’abbaye de Westminster, une « jeune fille d’Anglais moyen » a épousé son prince charmant, un vrai prince, petit-fils de la plus grande des reines, fils d’une icône immortelle, futur roi d’Angleterre. Par ces quelques mots ordinaires, Kate Middleton a scellé son destin, le fabuleux destin de Catherine, duchesse, princesse puis, un jour, reine.

Comment « Waitie Katie » est-elle parvenue à résister face à la pression du job de fiancée royale ? Comment a-t-elle su récupérer son prince après une rupture sous les spot lights en 2007 ? Comment a-t-elle fini par convaincre l’opinion, plutôt bienveillante devant le joli conte de fée, mais, surtout, la reine Elizabeth II qu’elle était, très certainement, le « casting parfait » ? Le « casting parfait »… L’était-elle, de par sa beauté mais aussi son intelligence, ou l’est-elle devenue, façonnée par les spin-doctors, les conseillers en tout genre de Buckingham Palace ? C’est le mystère et la force de Kate Middleton.

Extraits de Kate Middleton, reine du XXIe siècle, de Franck Guillory (Éditions Jacob Duvernet)

It doesn’t rain, it pours – c’est sans doute une des expressions british les plus imagées – Il ne pleuvote pas, il pleut à verse. Oui, il pleut à verse sur les Middleton. Quelques jours après Kate, c’est au tour de Pippa, la cadette, de connaître une rupture amoureuse. Après trois ans et demi, la jeune femme de 22 ans, étudiante à l’université d’Edimbourg, se sépare de JJ Jardine Patterson, le fils d’une famille de banquiers de Hong Kong. Leur histoire a toujours été houleuse, les « pauses » nombreuses, mais, cette fois, la petite sœur ne supporte pas le refus de s’engager de son petit ami. Les demoiselles Middleton ne sont pas des filles faciles dont on abuse aisément, elles ne badinent pas avec l’amour, recherchent des relations sérieuses. Le prince et le banquier ne joueront pas impunément avec leurs dignités.

Au cours des mois précédents, mise dans la confidence des difficultés que traversaient Kate et William, Pippa avait souvent fait l’aller-retour entre l’Ecosse et Londres pour soutenir son ainée. Elles pouvaient désormais mutuellement se consoler. Mais, elles doivent aussi prendre soin de leur mère, victime expiatoire des tabloïds… La responsable de tout, ce serait elle, son arrivisme, son ambition sans limite pour ses filles. Elle aurait comme envoûté William. Son passé, sa généalogie sont, une fois de plus, revisités et elle est présentée comme l’héritière d’un système matriarcale où les femmes dominent et manipulent.  Le Daily Mail ressort une vieille histoire, un récit revisité de la Sovereign’s Parade de Sandhurst, selon lequel elle aurait durant toute la cérémonie mâchouillé un chewing-gum – à la nicotine – et gratifié « Your Majesty » d’un prolétaire « Enchantée de vous rencontrer ». Crime de lèse-majesté. Mi-avril, The Sun est formel, Carole est au bord de la dépression, ravagée de se sentir responsable de la rupture de sa fille et du prince : « Elle sur le point de craquer. Elle va si mal que Kate a dû la réconforter. C’est tellement injuste. Elle n’a rien à voir dans tout ça, » dénonce une amie. La rumeur est fondée et Michael Middleton est tellement inquiet pour sa femme qu’il réserve à la dernière minute des vacances aux Caraïbes. Kate, conviée à les accompagner, décline l’invitation. Requinquée, elle aborde désormais la situation avec une remarquable sérénité et refuse d’adresser aux médias un signal inapproprié. Après tout, la rupture était amicale et pas nécessairement définitive…

De retour à Londres, Kate reprend le travail et décide de sortir à son tour dans les clubs branchés où elle aussi à ses habitudes. Le vent ayant en apparence tourné, nombreux sont ceux qui, sans attendre, déversent leur fiel : elle n’était pas suffisamment bien née, trop petite bourgeoise, pour sortir avec un prince. Elle feint d’ignorer ces quolibets, fait bonne figure, enfile une mini-jupe étroite et fait la fête. Parfois, quand elle fait son entrée à Boujis ou au Mahiki, fusent des « PMC à vos poste ! » – allusions au passé d’hôtesse de l’air de sa mère, elle les ignore aussi. Surprise, ce sont peut-être les amis de William les plus sceptiques à son égard par le passé qui se montrent les plus solidaires et bienveillants. Guy Pelly, que Kate considérait avant avec suspicion, l’assure qu’elle est la bienvenue à son club. Il avait admis depuis longtemps qu’elle était un bon choix pour William. Il connait bien le prince et lui conseille de lui laisser un peu de liberté. Pour quelqu’un qui est surnommé « le bouffon du roi », voilà un conseil bien sage que Kate va s’empresser de suivre. Son message à William est clair : « Regarde ce que tu perds ! »

Courant mai, le Sunday Express révèle que Kate a refusé deux offres de production pour participer à des émissions de télévision. Il est question de sommes d’argent considérables : I’m A Celebrity Get Me Out Of Here – Je suis une célébrité, faites-moi sortir de là, en français – et Hell’s Kitchen – La cuisine de l’enfer -, deux fleurons de la télévision-réalité, lui auraient proposé £500 000 – environ 600 000 euros – un montant extravagant à compare aux £25000, en moyenne, habituellement. Elle refuse. Pour Max Clifford, publicitaire de renom, ces sommes n’ont rien de surprenant : « C’est une jeune fille totalement mystérieuse et personne ne la connait vraiment. Elle détient tous ces petits secrets, qu’elle pourrait choisir de révéler sur le futur roi. Le meilleur choix pour elle est de ne rien faire. » La journaliste de la BBC Jenny Bond confirme : « Elle a été extrêmement discrète et digne, tant durant leur relation que dans ce qui a dû être une rupture douloureuse. Elle ne devrait pas salir son image en s’exprimant de manière intempestive. » Pour ses proches, il est clair que Kate entend ne rien faire qui puisse embarrasser William et le reste de la famille royale, et qu’elle cherchera jamais à tirer profil de sa relation avec lui et eux. Il est désormais évident qu’ils ont été très proches, pendant plusieurs années, et que l’on n’efface pas d’un coup une telle page de sa vie. Depuis leur rupture, elle n’a jamais laissé paraitre son désarroi en public. Elle comprend bien qu’apparaitre à la télévision ruinerait à jamais ses chances d’une réconciliation, les ponts seraient définitivement coupés.

Les ponts n’ont pas été complètement coupés. Très vite, des proches affirment que le couple prévoit de se retrouver, comme prévu, à Balmoral en août. Kate se montre patiente. Pendant que William joue au petit soldat et au playboy de province, elle décide, à l’invitation de sa bonne amie Alicia Fox-Pitt, de relever sportif. Avec la Sisterhood, un groupe de vingt et une jeunes filles, elle commence à s’entrainer pour traverser à la rame, dans une embarcation en forme de dragon, le Pas-de-Calais, de Douvres au Cap Gris Nez, afin de récolter des fonds pour une œuvre humanitaire. C’est exactement ce dont Kate a besoin. Malgré les apparences, elle est assez déprimée et l’entrainement est une thérapie efficace. Depuis cinq ans, elle a toujours fait passer William avant elle, et là c’est une opportunité pour elle de faire quelque chose pour elle-même. Les rameuses s’entrainent sur la Tamise à Chiswick, dans l’ouest de Londres. Très vite, elle se voit confier la barre. C’est une très navigatrice, surtout en eaux troubles… Déjà, secrètement, elle travaille avec William à une prochaine réconciliation. Ils se parlent régulièrement au téléphone, l’un et l’autre admettent qu’ils se manquent.

Une manœuvre éclair que cette opération reconquête.

 

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Franck Guillory est le rédacteur en chef de JOL Press, il est aussi l’auteur de William fils de Diana – la vie d’un prince (Éditions Jacob Duvernet).

Kate Middleton, reine du XXIe siècle, Jacob Duvernet (28 mars 2013)

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