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Comment Kate Middleton a inventé le style «Duchesse»

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« I, Catherine Elizabeth, take Thee William Arthur Philip Louis to my wedded husband to have and to hold from this day forward, for better for worse…» Par ces quelques mots prononcés, le 29 avril 2011, au pied du maître-autel de l’abbaye de Westminster, une « jeune fille d’Anglais moyen » a épousé son prince charmant, un vrai prince, petit-fils de la plus grande des reines, fils d’une icône immortelle, futur roi d’Angleterre. Par ces quelques mots ordinaires, Kate Middleton a scellé son destin, le fabuleux destin de Catherine, duchesse, princesse puis, un jour, reine.

Comment « Waitie Katie » est-elle parvenue à résister face à la pression du job de fiancée royale ? Comment a-t-elle su récupérer son prince après une rupture sous les spot lights en 2007 ? Comment a-t-elle fini par convaincre l’opinion, plutôt bienveillante devant le joli conte de fée, mais, surtout, la reine Elizabeth II qu’elle était, très certainement, le « casting parfait » ? Le « casting parfait »… L’était-elle, de par sa beauté mais aussi son intelligence, ou l’est-elle devenue, façonnée par les spin-doctors, les conseillers en tout genre de Buckingham Palace ? C’est le mystère et la force de Kate Middleton.

Extraits de Kate Middleton, reine du XXIe siècle, de Franck Guillory (Éditions Jacob Duvernet)

Présentations. Cette métamorphose, elle ne l’a pas conduite toute seule. La presse évoque une Team Kate avec à sa tête la plus proche « conseillère » de Kate, sa mère. Signe de la conscience qu’elle a de sa position et de son potentiel futur rôle, la jeune fille n’entend pas suivre une mode ou des modes, initiées par d’autres, Kate Moss ou Sienna Miller. Son inspiration, elle la tire, pour une large part, de réflexion avec Carole Middleton. C’est ensembles qu’elles ont opté pour un style simple, élégant, parfois sophistiqué, classique aussi par sa simplicité. Des vestes cintrées, bien taillées, portées avec un élégant foulard autour du cou, des combinaisons interchangeables aux limites du sportswear chic, et au pied de petits talons aiguilles – petits car avec ses 1m78, Kate n’a pas besoin de se grandir. En réalité, se sentant désormais épiée à tout instant de la journée, elle craint par-dessus tout de commettre une faute de style que l’autoproclamée brigade du bon goût  viendrait immédiatement sanctionner. Elle ne prend pas de risque, jamais. Et veille aussi à ce que sa garde-robe reste dans des prix relativement abordable. Surtout, que rien d’extravagant, rien de choquant puisse lui être reproché. L’opinion publique est versatile, et facilement manipulable…

Kate a-t-elle changé sur ce plan ? Faut-il y voir, comme prétendait The Spectator, un plan machiavélique, une opération Reine Catherine orchestrée avec maestria ? Kate n’a jamais été particulièrement audacieuse dans sa manière de s’habiller. Adolescente, au Marlborough College, elle ne cherchait pas davantage à suivre la mode, à arborer les dernières tenues à la mode ou à attirer l’attention des garçons par des tenues affriolantes. SA préférence va indiscutablement pour les robes ou jupes aux motifs fleuris, les blouses blanches, les cardigans en cashmere et les vestes aux couleurs pastelles. Très Jigshaw, très prêt-à-porter  High Street – ces chaînes que l’on retrouve dans toutes les rues commerçantes d’Angleterre, et d’ailleurs.

Malgré tout, elle s’est assurée, au cours des derniers mois, les services d’un coach,  une conseillère en look, la styliste Leesa Whisker. Progressivement, celle-ci a reçu la mission d’amender progressivement le style Kate, comme si elle devait tenir un rôle plus actif dans la vie de William et au sein de la famille royale. La première étape a consisté à déterminer les couleurs, les formes et matières à privilégier et celles à bannir. La garde-robe de la jeune fille en a fait les  frais et une sélection drastique a été opérée. Avec tact, l’experte a fait prévaloir ses vues, déterminée à convaincre plutôt qu’à imposer. Ensuite, là-même, en sa qualité de personal shopper, a rendu régulièrement visite à sa cliente dans son appartement de Chelsea avec une sélection de vêtement à lui soumettre. Le coût de cette thérapie vestimentaire n’est pas négligeable – 600 euros pour l’évaluation initiale et 500 euros à chaque shopping. Pas de vulgarité, c’est une question d’argent mais de chiffons.

De chiffons mais aussi de tout ce qui participe de l’image, du look. Là encore, Kate n’a rien d’une fashion victim. Pas de sacs Chanel, Fendi ou Vuitton, un petit Longchamp à 60 euros, rien de plus. Elle aime se pomponner, se faire pomponner mais sans excès. Pour ses cheveux à la teinte noisette, elle fréquente le salon du coiffeur des stars, Richard Ward, mais préfère la continuité au changement permanent et les garde longs et bouclés, au naturel – quitte à parfois les remonter en chignon quand l’envie lui en prend. En revanche, Komal Singh, son maquilleur, l’a convaincue de délaisser son style naturel pour davantage de couleurs, des pommettes plus marquées et davantage de mascara noir autour des yeux.

Les effets de tant d’efforts ont été ressentis. Mais, attention, les designers sont priés de rester discret. Selon la rumeur – là encore -, Carole aurait téléphoné pour remettre à leurs places des vendeurs lorsque des articles sont parus dans la presse sur des articles que leur fille leur avait achetés. Soucieux de ne pas ruiner leurs relations avec la jeune femme, ils s’excusent et obtempèrent – souvent avec un geste… Le signe le plus flagrant des changements en cours s’est produit, au cours du printemps, lorsque Kate a assisté à un match de boxe de charité dans une longue robe turquoise. Les observateurs s’interrogent sur l’identité du créateur. Des noms circulent, ceux de jeunes stylistes britanniques, c’est un Américain Max Aria. Faux-pas ?

Pourvu que William apprécie…

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