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Le parti anti-euro allemand veut «sauver les pays, non les banques»

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JOL Press : Que reprochez-vous à l’euro ?

 

Joachim StarbattyAlternative für Deutschland est contre cette approche qui consiste à secourir les banques en lieu et place des pays. La zone euro agrège des économies inégales : certaines sont compétitives sur le marché mondial, d’autres ne le sont pas. Ces dernières sont alors forcées d’adopter des programmes d’austérité qui les enfoncent un peu plus dans la misère économique et sociale.

Car obliger les pays surendettés à procéder à une dévaluation interne en augmentant leurs taxes, en coupant dans leurs dépenses publiques et en diminuant les salaires n’améliore en effet en rien la compétitivité desdits pays ! Au contraire !

C’est pourquoi l’AfD plaide pour une nouvelle approche : venir en aide aux États-nation. Et si cette politique nécessite pour certains États membres une sortie de la zone euro – même temporaire -, ils doivent en avoir le droit.

JOL Press : « À  cause de l’euro, les Européens du Sud n’hésitent pas à montrer leur dégoût envers l’Allemagne », a récemment déploré Berndt Lucke, président de l’AfD. Est-ce aussi une des raisons pour lesquelles vous combattez la politique monétaire européenne ? 

 

Joachim Starbatty : Les Européens, notamment du Sud, souffrent des programes d’austérité imposés à leurs États. Ils sont en colère et identifient la Chancelière allemande aux conséquences désastreuses de cette politique, usant même de comparaisons avec le système nazi.

Lorsque Konrad Adenauer [chancelier allemand de 1949 à 1963, ndlr] s’était rendu en Grèce, sept policiers avaient assuré sa sécurité ; lorsque Angela Merkel s’est rendue en Grèce à l’automne dernier, ce sont plus de 7000 policiers qui ont été déployés pour assurer sa sécurité… L’AfD se bat pour stopper cette terrible évolution.

JOL Press : L’Allemagne est l’un des rares pays qui ne souffrent pas de l’euro. Par contre, elle doit faire face à une population vieillissante et à de profondes inégalités sociales. Pourquoi l’AfD se focalise-t-elle sur l’euro ? 

 

Joachim Starbatty : Vous avez tout à fait raison. L’Allemagne est en prise à une population qui vieillit et les inégalités sociales dans le pays se creusent. Mais cela n’est pas une raison pour laisser l’Allemagne pratiquer une politique de l’euro dommageable.

JOL Press : L’Allemagne pourrait-elle s’en sortir si elle sortait de la zone euro pour réadopter le Deutsche Mark ?

 

Joachim Starbatty : La réponse est oui.

JOL Press : Mais l’Allemagne pourrait-elle alors être aussi influente ?

 

Joachim Starbatty : Une situation dans laquelle l’Allemagne est assez puissante pour forcer des pays à adopter de mauvaises politiques n’est pas souhaitable.

JOL Press : La zone euro pourrait-elle survivre sans l’Allemagne ?

 

Joachim Starbatty : Il serait préférable que l’Allemagne reste dans la zone euro et que ce soient les pays surendettés et non compétitifs qui la quittent. Ainsi ces derniers pourront-ils dévaluer leurs monnaies et établir un « business model » national qui leur permettra d’intégrer leurs jeunes à leurs économies.

JOL Press : La prochaine étape que l’AfD appelera de ses voeux : la sortie des économies faibles de l’Union européenne ? 

 

Joachim Starbatty : l’AfD veut mettre un terme à la désastreuse politique de l’euro. Nous voulons sauver les pays, non les banques.

 

 

 

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