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Légalisation du mariage civil au Liban: la brèche est ouverte

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Il y a quelques mois, Nidal Darwich et Khouloud Soukkarieh, un couple mixte sunno-chiite, étaient les premiers à sceller leur union civilement au Liban, pays où le mariage civil est encore interdit.

Avec les félicitations du Président

Après avoir radié de leur état civil la mention confessionnelle, puis invoqué un arrêté datant de l’époque du mandat français, leur mariage avait pourtant été déclaré irrecevable. Jeudi, l’agence de presse libanaise a rapporté que le contrat de mariage civil du couple avait été finalement reconnu par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel.

N’en déplaise aux plus radicaux des autorités religieuses qui s’étaient soulevés contre ce genre d’union, comme le Grand mufti qui menaçait en février de considérer comme « apostat et traître à la religion musulmane » tout responsable musulman qui approuverait cette décision, le président de la République, Michel Sleiman, a d’ores et déjà félicité sur Twitter l’enregistrement du mariage civil de Khouloud et Nidal.

La fin des mariages à l’étranger ?

Le mariage civil du couple représente également une victoire pour les Libanais qui manifestaient régulièrement depuis quelques années afin de rendre légale l’union civile dans leur propre pays.

Nombreux en effet sont les Libanais qui, souhaitant ne pas passer par les représentants religieux de leur communauté confessionnelle pour se marier, se rendent à l’étranger, et particulièrement à Chypre, afin de sceller leur mariage légalement. Le Liban reconnaissait en effet jusqu’alors les mariages civils, uniquement si ceux-ci étaient contractés hors des frontières du pays.

« Ma joie est immense ! »

Dans un entretien paru sur le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, Khouloud n’a pas caché son bonheur : « Ma joie est immense ! Le ministre de l’Intérieur assurait que notre mariage devrait être légal, et voilà, il l’est ! ». « Nous savions dès le début que notre union était légale, mais aujourd’hui, elle est officiellement reconnue comme telle », a-t-elle ajouté.

Le couple, qui attend un enfant, pourra donc inscrire celui-ci sur le registre de l’état civil, en toute légalité.

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