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L’islam, l’autre ciment du Qatar

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Au terme d’une longue enquête au pays d’Al-Jazeera, après y avoir découvert les raisons de leur libération d’Irak où ils étaient retenus en otages en 2004, Christian Chesnot et Georges Malbrunot lèvent le voile sur les coulisses de ce pays déroutant. Ils révèlent comment le Qatar a tenté d’acheter un veto russe à l’ONU, les dessous de ses investissements en France, et comment il est passé de la diplomatie du carnet de chèques à l’armement des rebelles libyens et syriens.

Qatar les secrets du coffre-fort est une plongée dans l’univers surréaliste d’un empire de poche dont on se demande aussi pourquoi il cherche à noyauter des institutions internationales comme l’UNESCO et la Ligue arabe. Le Qatar roule-t-il pour les islamistes ou veut-il, par son entrisme forcené, assurer sa sécurité comme son rayonnement ?

Extraits de Qatar les secrets du coffre-fort, de Georges Malbrunot et Christian Chesnot (Michel Lafon)

La charia, la loi islamique, régit la vie quotidienne des gens. Dans l’émirat, tout s’arrête pour les cinq prières quotidiennes, qu’on soit au travail, dans un stade ou dans une administration.

– Les heures des cours ne peuvent pas être calées sur les horaires des prières, explique le responsable d’une université occidentale installée sur le campus de la Qatar Foundation, car ces horaires ne sont pas établis à heure fixe. Ils varient en fonction du lever et du coucher du soleil. Donc il faut interrompre les cours pour ceux qui veulent faire la prière, ce n’est pas commode, car les autres râlent.

Face à une modernisation accélérée, les bédouins adaptent leurs traditions aux nécessités du XXIe siècle. Pour ceux qui habitent dans une villa, il n’est pas rare de voir plantée à l’extérieur une tente, symbole d’une vie nomade aujourd’hui révolue. Bien sûr, la climatisation est de rigueur. Le week-end, les Qatariens partent en 4 X 4 passer la nuit dans le désert pour renouer avec leurs racines nomades. Pour les mariages, la noce n’a pas forcément lieu dans un hôtel cinq étoiles comme à Beyrouth ou au Caire mais sous de grandes tentes où les hommes et les femmes sont séparés selon un rituel immuable.

Pendant longtemps – un peu moins aujourd’hui –, le mariage arrangé entre membres d’une même famille était la règle, une façon de préserver la puissance et l’homogénéité du clan.

– D’où une consanguinité anormalement élevée au Qatar, explique un médecin libanais. C’est un sujet tabou dans la société qatarienne. On cache ces enfants handicapés par des maladies génétiques rares.

Devant ce fléau, l’émir a imposé un test de consanguinité avant le mariage, une vraie victoire dans cette société opaque et indéchiffrable pour l’extérieur.

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Qatar les secrets du coffre-fort, Michel Lafon (14 mars 2013)

Christian Chesnot et Georges Malbrunot, grands reporters respectivement à France Inter et au Figaro, détenus pendant quatre mois en Irak en 2004, sont tous deux des spécialistes du Moyen-Orient et ont écrit ensemble plusieurs livres sur le conflit israélo-palestinien, Al-Qaida et l’Irak.

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